RISIBLE : Les critiques le sont, une nouvelle fois, encensant un film pour sa faiblesse de budget et un vrai/faux réalisme qu'il est démagogiquement mieux d'apprécier, pour les lecteurs et pour leur conscience de petit bourgeois loin des réalités et désireux de s'en rapprocher, fut-ce de manière illusoire... Passons ; car des qualités « Donoma » en possède indéniablement mais de manière si sporadique qu'il en perd très souvent de sa force de frappe. En gros, le film navigue entre propos lourds, grotesques, chiants et une certaine justesse dans ce même propos. Les personnages sont, comme des photographies, explorés profondément et repoussés jusqu'à la caricature ; ce qui, il faut le remarquer, est particulièrement agaçant. Durant tout le film, le public s'est évertué ( sincère, l'était-il ? ) à rire de bon cœur sur des situations qui, à moi, m'ont parues tragique et atrocement douloureuse de bêtise ( il n'est pas l'heure de disserter sur le rire hélas ) ; notamment la grande et affreuse stupidité de la prof et de son élève ( de degré différent ) qui a semblé amuser plutôt que choquer ou bouleverser, car oui, c'est dans ce monde, avec ces gens que nous vivons et cela n'a rien de drôle, pas au premier abord du moins, un rire cynique et critique, pourquoi pas. C'est donc donc dans cet art de cerner les caractères, les sentiments intérieurs, les vérités, des vérités que « Donoma » excelle. Malheureusement, ce même art, se retourne rapidement contre lui et rend ( c'est un point de vue très personnel ) les protagonistes de l'histoire peu attachants, ignorants, méchants, cruels, peu intéressants et surtout tout à fait grotesques ( Analia : la prof subtile comme un bulldozer sur un champ de fleur / Dama : l'assisté en mal d'émotion amoureuse et incapable de se remettre en question / Salma : l'illuminé bourgeoise, riche, qui se veut réfléchie mais qui est d'une bêtise aberrante / Dacio : le jeu de banlieue possédant quatre mots de vocabulaire et autant de manière de penser etc etc ). Finalement, ce surréalisme ( à prendre dans le sens 'trop réaliste' ) ne m'a jamais permis de me plonger dans l'histoire, d'en ressentir la possible intensité et n'a fait que confirmer une chose, une idée ; l'art a besoin d'un voile pour atteindre les vérités qu'il vise, sans il devient laid et vérité lui-même ; horrible.