Outre une réunion de vedettes de cinéma et une démonstration du talent de Gina Carano en termes de combats à mains nues, Haywire ne représente pas grand-chose. Décousu, maladroit hormis lorsque l’athlète féminine fait ce qu’elle sait faire de mieux, se battre, mais aussi minimaliste et bâclé, le dernier film de Soderbergh, du cru 2012 aux cotés de Contagion et Magic Mike, est tout simplement raté. Le projet dans lequel s’est lancé là Steven Soderbergh n’est ni explicite ni judicieux. Il reproduit en quelque sorte le schéma qu’il avait dressé précédemment pour Sasha Grey, sauf qu’ici la vedette n’est pas spécialiste n’a pas la cuisse légère mais la cuisse ferme. En somme, tout n’est artifice qui ne sert qu’à rendre légitime la présence de madame Carano et de son savoir-faire.
L’on peut aussi se dire que Soderbergh s’est grandement influencé de la franchise Jason Bourne, à laquelle il ne semble pas avoir cerné l’essentiel. Si son récit s’avère finalement tangible, il faudra se cramponner pour ne pas s’énerver en se demandant s’il nous prend pour des abrutis. Bref, il dresse le monde face à ladite Mallory Kane, nous fait voyager, en flashback, le Barcelone à Dublin, en passant par l’Amérique du nord. L’on n’est attaché ni aux évènements ni même aux personnages, trop nombreux et clairement mal définis. L’on cesse très vite de se demander le pourquoi, le comment, le qui et le quoi pour n’attendre qu’une seule chose, que la bagarre reprenne.
Oui, si le film peut être considérer comme mauvais, l’on enlèvera rien à quelques scènes remarquables, je pense notamment à la confrontation entre le belle Gina et Michael Fassbender. D’autres, en revanche, le final entre autres, s’avère complètement foireuses. Certes, Gina Carano est spectaculaire, à l’œuvre, mais cela suffisait-il? Cela suffit-il de bâtir un décor pour l’avènement d’une star d’un tout autre genre au cinéma? Bref, pour ne nous concentrer que sur la belle, disons que son charisme est plutôt sympathique, que son physique est agréable à l’œil et qu’elle semble avoir du répondant.
Un film qui n’est donc pas nécessaire de visionner. S’il s’affiche comme un film d’action, un thriller, il n’en n’est pas un. Il s’agit d’avantages d’un film expérimental, décharné, relativement brouillon, et ce même si Steven Soderbergh est un cinéaste de talent. Ici, il essaie et il rate, à mon sens, ce qui aurait pu être un film populaire et rentable. Oui, à force de vouloir innover, il manque le coche. L’on attend maintenant, curieux, son prochain Side Effects, dans la veine de Contagion. 06/20