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Pseudofile
9 abonnés
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4,0
Publiée le 26 décembre 2019
Il y a quelque chose de singulièrement amusant finalement dans le cinéma scandinave, c'est la façon dont ces pays si ouvertement plébiscités pour leur gestion sociétale voient l'avenir d'une façon aussi morbide. Metropia en est un exemple flagrant. Ce film d'animation sous softwares Adobe nous décrit une Europe carcérale, terne, immonde, ou tous les individus sont traqués, observés, manipulés, incarcérés dans des pensées qui ne sont plus leurs. Bref l'Europe de demain que veulent nos "élites" d'aujourd'hui de fait. Un monde sans vie autre que la connectivité et l'exploitation des masses par une minorité ou tout acte de questionnement, de refus, ou de positionnement alternatif est interprété comme un acte terroriste. L'histoire nous convie à une vaste lobotomie quasi librement consentie car glorifiant la vie par procuration et le fascisme rampant apporté par la technologie et l'aise supposée. On peut tout de même se demander quelles sont les ressources qui font vivre ce monde ou il n'y a plus ni saisons - comme dit au début - ni agriculture, ni même de nature. Un smartphone semble bien futile lorsqu'il n'y a rien à manger, non? C'est la faiblesse de tous les films d'anticipation, ils plantent un décor sans approfondir la viabilité de ce décor compte tenu des impératifs indissociables de l'environnement proposé. Cela étant, entre s'adapter dans un tel monde pour la survie de l'humanité ou la disparition de celle-ci, l'hésitation est légitime, mais pour ma part mon choix est fait. Ceux qui ont une foi inébranlable en l'humanité regarderont l'avenir en se revisionnant plutôt "Les bronzées font du ski".
Avec son mélange d'animation et de montage photo, sa déformation systématique des proportions humaines, attribuant aux personnages une tête hypertrophiée et de grands yeux mobiles sur un visage figé, ce film d'animation scandinave constitue une expérience visuelle insolite. La "monstruosité" des personnages crée un certain malaise, accentué par des décors décadents et une intrigue absolument orwellienne, fondée sur l'hypersurveillance de la population et son contrôle, via d'étonnantes recherches et applications capillaires... On est vite pris dans cette ambiance cauchemardesque où se débat un pauvre type lambda qui cherche à faire taire la voix qui le manipule et à comprendre pourquoi il est ainsi manipulé. Même si les choix esthétiques limitent probablement l'empathie, et même si la dimension de SF politique n'est peut-être pas aussi ambitieuse qu'on pouvait l'espérer, ce Metropia se démarque toutefois avec audace, par son inquiétante étrangeté, dans le monde de l'animation contemporaine. À noter l'excellent casting de voix, avec deux figures singulières du cinéma US, Vincent Gallo et Juliette Lewis, et quelques acteurs fétiches de Lars von Trier, Stellan et Alexander Skarsgård, Udo Kier...
Doté d'une ambiance particulièrement pesante, avec une charte graphique originale, Metropia met en scène un futur sombre où se côtoient 1970 et 2024. C'est assez original et visuellement un plaisir. Malheureusement, le scénario ne suit pas. Ce n'est pas mal ficelé, mais trop convenu. Il n"y a pas de grandes surprises, surtout pour le genre de la SF où les connaisseurs sont en terrain connu. C'est dommage, car l'aspect graphique vaut largement le détour.
Film d'anticipation dans une Europe qui vit presque sous terre, dans les métros. Le héros est habité par une voie intérieure dont il aura du mal à se libérer. Une réalisation extraordinaire du jamais vu dans un film d'animation. Personnages et décors hyper-réalistes créent un monde noir et angoissant. Le récit, assez classique dans le monde de la science-fiction, se laisse suivre sans ennui. Les décors créent une atmosphère extrêmement étrange et très prenant. Un véritable "autre monde" est créé. Un langage cinématographique très évolué rend plus agréable encore cette histoire. C'est une vraie réussite. Malgré l'ambiance très sombre et pesante et malgré une certaine lenteur et une complexité dans le récit, on s'attache à ce personnage manipulé qui cherche sa liberté.
Film d’animation à l’atmosphère grise et pesante bien maîtrisée, Metropia déroule sur fond de société totalitaire un scénario assez bien mené, à défaut d’être passionnant de bout en bout. Il faut aussi accrocher au look très spécial des personnages dont les têtes sont disproportionnées pour rentrer complètement dans le film. Une œuvre toutefois assez surprenante qui vaut surtout pour sa mise en scène et ses propositions graphiques étonnantes.
Film d'animation suédois assez original, notamment sur les graphismes. Un style atypique qui dans un premier temps pourrait être dérangeant mais je vous assure on s'y habitue très vite et je dirais même qu'on finit par y prendre pleinement goût ! En fait, le film y tire même tout son charme et sa singularité, c'est son véritable atout. Pour une fois, les visages et plus précisément les yeux sont tangiblement expressifs, on peut y voir des émotions, on y décèle une certaine forme de vie, chose assez rare que pour être mentionner ! Niveau scénaristique, on se retrouve toujours avec ce bon vieux principe du "Big Brothers", aspect trop classique et qui semble même être devenu une obligation pour tous films dystopiques qui se respectent. A ça, il faut admettre que l'idée d'un shampoing spécial pour contrôler les gens par leurs cheveux semble quand même trop farfelue, dénotant avec l'ambiance qui se veut lourde et sombre... Mais bon, dans le genre c'est pas mal et ça se regarde sans problème...
Une image de synthèse parfois agréable, souvent extrêmement moche et mal animée, qui rappelle tristement les Têtes à Claques canadiennes. Une atmosphère intéressante mais gâchée par ces dits graphismes. Et un scénario pas inintéressant mais un peu pauvre, tout juste bon pour un court métrage, ce que Metropia aurait du rester.
"Metropia" est un film dans l'air du temps. En effet, les craintes liées à la mondialisation, à l'avancée technologique ou encore à la société de consommation impreignent l'oeuvre. De plus, l'esthétique futuriste style "(post) apocalyptique" rappelle clairement une certaine tendance actuelle (on pense par exemple aux "Fils de l'Homme"). Et pourtant, même s'il n'innove pas, "Metropia" trouve son éloquence ; la forte dimension humaine (la très belle animation est à d'ailleurs saluer pour cela) ne peut laisser insensible. Une oeuvre prévisible donc (l'intrigue façon "film d'espionnage" n'était peut être pas un bon choix, tant elle tend à banaliser le propos ...), mais néanmoins intéressante, porteuse des peurs de notre époque.
Metropia est un très beau film d'animation. Porté par une technique novatrice dont le rendu à l'écran est très beau visuellement, on est immédiatement plongé dans un espace déroutant. La technique utilisée est celle de la célèbre émission québécoise "Les Têtes à claques", qui consiste à ne garder que les yeux et la bouche d'un acteur réel et de les ajouter sur une marionnette. Dans Métropia, l'image est bien entendu plus sophistiquée que dans l'émission sus-dite, et participe grandement à l'ambiance de ce film. Car ce film est aussi une histoire d'anticipation prenante. Dans une société entièrement contrôlée, les hommes vivent sans libre arbitre jusqu'au jour où un homme trouve une faille dans le système. La suite, vous la découvrirez peut-être un jour si les distributeurs français daignent enfin le sortir sur grand écran....
Voici un film que peu de gens ont vu puisque j'ai eu l'occasion de le découvrir d'une avant-première lors du forum Cartoon movie, rencontre réservée au professionnels (en principe) qui s'est tenu à Lyon en mars 2010. Le procédé technique d'animation est intéressant même si on hésite à le décrire. Les personnages sont très proches de véritables acteurs dans leurs apparence et leur expressivité tout en ayant une allure caractéristique de l'animation par l'accentuation de certains traits : grandes mains et grands visages sur un corps frêle, fixité des expressions qui contraste avec des yeux vifs. Le tout évoque à la fois les poupées façon lady Pénélope - Thunderbirds (les sentinelles de l'air) et les têtes à claques québécoises. Décors glauques en noir et blanc, ponctués de quelques touches de couleur choisies complètent l'ambiance. Le scénario, en revanche, est nettement moins travaillé. L'histoire est une nouvelle version de 1984, avec paranoïa à tous les étages. Dans un futur proche, après une catastrophe environnementale non précisée, les européens vivent une existence de quasi esclaves (ou du moins de salariés) dont les cerveaux sont lavés aux drogues psychotropes et espionnés avec des bio puces ou quelque chose comme ça. Les clichés s'égrènent laborieusement et le spectateur de rester de marbre face aus tribulations d'un héros sans aspérité ni consistance. Celui-ci passe son temps à s'interroger : pourquoi tout ceci lui arrive à LUI qui est si absolument banal, pourquoi est-il au centre de cette conspiration orwellienne ? Bonne question en effet que les scénaristes ne se sont finalement pas donné la peine de résoudre. Le film illustre donc parfaitement le crédo de Pixar qui est qu'une bonne animation ne vaux rien sans une bonne histoire. CQFD...