Mon Dieu que c'est agaçant un film qui tourne en rond et ne parvient qu'en de très rares occasions à trouver le ton juste pour raconter son histoire qui, à défaut d'être originale, aurait pu être bien plus touchante. Claude Miller filme les paysages canadiens comme un esthète, dans Voyez comme ils dansent, mais qu'est ce qu'il patine dans son intrigue, inutilement encombrée de flashbacks incessants, et parfois redondants, qui cassent complètement son rythme. Puisqu'il est question d'un artiste/show man disparu, c'est évidemment la seule solution pour le faire exister, mais ces scènes du passé sont courtes et surchargées. Paradoxalement, si James Thierrée n'a pas le temps de donner de la profondeur à son personnage dans sa sphère intime, ses prestations sur scène, impressionnantes, phagocytent littéralement tout le reste, sa relation avec Marina Hands, notamment. Cette dernière a un rôle compliqué, de faire-valoir un peu niais, qu'elle semble avoir du mal à apprivoiser. Pas de chance pour elle, dans ce qui devrait être le grand moment du film, à savoir la rencontre entre les deux ex du disparu, elle se fait voler la vedette par une Maya Sansa sensationnelle (facile, ça). Hélas, Miller rate leurs scènes communes, on ne sait trop pourquoi, excès de pudeur, peut-être, avec ces retours en arrière qui, à nouveau, parasitent l'émotion qui devrait être au rendez-vous. Le Transcanadian, un moment stoppé par un convoi dont le chargement s'est déversé sur les rails, repart avec à son bord une Marina pas tellement plus avancée par son échange avec sa "rivale" amoureuse. Nous non plus, à vrai dire. Plus que décevant, rageant !