Bon, L’Homme du président, premier du nom, est un métrage très clairement surestimé dans la carrière de Norris, qui appartient à ses plus connus, qui est souvent rediffusé, et qui pourtant n’est qu’une petite série B sans grande saveur, même pour quelqu’un de peu difficile.
Niveau casting c’est assez médiocre. Pour moi deux acteurs s’en tirent honorablement ici : Stuart Whitman mais dans un rôle réellement secondaire, et Jennifer Tung, qui se débrouille pas mal du tout avec le personnage ingrat du métrage. Pour le reste c’est assez pathétique. Il n’y a pas un seul méchant digne de ce nom. Ils sont vraiment nul et ne font pas du tout pros, tandis que le héros principal, qui est joué par Dylan Neal est inconsistant. Neal est en plus très monolithique, et on dirait qu’il fait un concours avec un Norris mono-expressif. C’est néanmoins assez dommageable que Norris ait été laissé de côté. Il a un personnage plutôt intéressant mais pas du tout creusé, et le thème du héros vieillissant et tout et tout aurait pu offrir un film plus subtil que la moyenne habituel des métrages de l’acteur.
Le scénario est laborieux. Honnêtement la narration est outrageusement saccadée, avec un découpage à la truelle et aucune fluidité. Il y a des ellipses monumentales, des incohérences à la pelle, le film joue avec le temps et les distances sans se préoccuper le moins du monde de la crédibilité, il use de facilité énormes aussi (le satellite qui voit tout bien commode). Honnêtement tout cela sur une histoire bateau au possible, je ne vois guère comment cela peut-être passionnant. Reste un rythme heureusement honorable, un final qui permet d’avoir une gradation pas mauvaise, mais ce n’est pas au point, et le film m’a donné le sentiment de vouloir en faire trop. Il y a trois missions qui aurait pu chacune faire un film différent, il y a le passage en prison, le passage avec les marines, bref, c’est trop plein et finalement le film ne s’arrête sur rien.
La réalisation est médiocre. Les combats sont vraiment très mal mis en valeur, sauf peut-être le dernier affrontement. C’est répétitif, les cadrages sont souvent aléatoires, il y a des effets de style saccadés particulièrement désagréables, bref, c’est agaçant. Et là-dessus il faut ajouter une esthétique qui a fortement vieilli et qui parait même kitsch par moment. Jungle pas crédible, décors limites, photographie grisâtre bien moche, le métrage ressemble à une vilaine série B du milieu des années 90. Je ne reviens pas sur les scènes d’action, avec des combats pas terribles du tout sauf le dernier, que compensent quelques effets pyrotechniques honorables. La bande son est faible.
En conclusion L’Homme du président n’est pas un métrage d’action digne de ce nom, et il est clairement surestimé. Plus connu que bien d’autres séries B d’action, de DTV, il ne vaut pas grand-chose. Il y a mieux, même dans la filmographie de Chuck Norris, donc à voir à l’occasion pour se faire une idée, mais il ne faudra pas avoir trop d’attentes. 1.5.