Avis sur Viola di mare

4 étoiles et demi, sans hésiter. Beau, surprenant, profond, très bien interprété. Ce film est un petit chef d'oeuvre fort et troublant.
Sur la cote sicilienne, un village, deux jeunes filles inséparables se retrouvent après une séparation de quelques années, transformées en deux belles femmes. Une passion interdite va les unir. Unir, jusqu’au mariage... Histoire d’autant surprenante et émouvante qu’authentique car elle est tirée de faits réels. Dans une Sicile machiste, rude, livrée aux forces de la Nature et aux mains de la religion omnipotente et des regards suspicieux, une des jeunes femmes sera travestie en homme par son père, patron et chef de famille tyrannique. Elle prendra la direction dans les carrières du padre, et réussira à épouser la femme qu’elle aime sous le regard des villageois contraints de respecter les volontés du père-patron.
Viola di mare est un très beau film, sensible, dur, qui nous montre la complexité d’être une femme à toutes époques, et particulièrement dans un XIX ° siècle puritain, conservateur et hypocrite où l’homme est tout puissant. Deux beaux portraits de femmes dans leur soif de liberté et réalisation de leur désir.

Film très touchant et très émouvant sur une belle histoire d'amour entre femmes et sur un joli sacrifice que fait l'une d'entre elles pour vivre son amour défendu ! Récit tiré d'une histoire vraie, on a quand même du mal à y croire par instant..c'est un peu gros je trouve mais il faut retenir le beau message véhiculé et la très bonne prestation des deux actrices notamment angelo/angela !!

«Viola di mare» est le nom sicilien d’un petit poisson hermaphodite, la girelle. C’est ici l’histoire d’amour de deux jeunes femmes, Angela et Sara, qui ont toutes deux grandi dans le même microcosme, entourées par un paysage magnifique et envoûtant. L'intrigue est basée sur des faits réels qui ont eu lieu sur une des îles près de Sicile dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec toile de fond l’épisode historique de l’expédition des Mille. Le film montre des abus, les injustices sociales et l'oppression séculaire des femmes. Angela essaye de survivre au scandale de son homosexualité, acceptant de se faire passer pour un homme. Angela devient Angelo. Les différentes étapes de la passion, les moments de joie, de bonheur et de tristesse, se mêlent au fil des saisons et donnent un sens à la loi du désir, la seule loi pour laquelle il vaut la peine de payer le prix final. Donatella Maiorca signe ici son deuxième long métrage pour le cinéma. Le premier, réalisé en 1998, s’appelait déjà Viol@ et avait été présenté au festival de Venise. « Je voulais faire un film d’amour et de liberté. Je voulais également montrer l’identité féminine et les difficultés qu’ont les femmes à affirmer la leur, au XIXe comme au XXIe siècle ». « Le noyau central du film est inspiré de faits réels et tout à fait actuels », a répondu la réalisatrice lors de la conférence de presse du Festival de Rome, établissant un lien entre la trame du film et le climat d'homophobie qui règne actuellement en Italie. (Hervé Joseph Lebrun - Chéries-Chéris 2010)