Nouvelle adaptation du culte de Dumas, "Les trois mousquetaires" vu par Paul W.S Anderson n'est malheureusement pas une franche réussite. S'il ne manque pas d'interpeller par certaines de ses qualités, on a sérieusement du mal à se laisser captiver par cette multitude de références de genre. Alors, assez justement, le metteur en scéne opte pour une lecture moderne et nerveuse, en insérant des effets spéciaux sympathiques, des combats de cape et épée pour certains alléchants et des dialogues bienvenus, mais le casting ne transcende pas cet ensemble. Entre Logan Lerman, arrogant et bien juvénile qui se manifeste comme une tête à claques manquant de crédibilité, Luke Evans en Aramis un peu en retrait, qui envoie les âmes tuées par son épée appuyées par sa bénédiction, Mattew McFadyen en Athos survolté, vengeresque et ironique, sans bouleverser pour autant le spectateur avec son personnage faussement torturé. Reste Ray Stevenson à qui l'on ne demande pas grand chose si ce n'est d'user de sa force et de sa carrure pour impressionner les foules et rendre craintif tout ennemi inconscient de s'y mesurer. Tout n'est pas trés bien huilé. Les transitions sont pas toujours adéquates, et certaines séquences prêtent plus à la parodie qu'à une oeuvre contemporaire. Freddie Fox est exaspérant, Mila Jovovich nous la joue espionne sans relief dans le jeu, si bien qu'on peut difficilement tenir la comparaison avec Alice (Resident Evil). Orlando Bloom, d'ordinaire gentil et affolant les femmes, n'arrive pas à convaincre avec sa prestation faiblarde. Le scénario n'est pourtant pas désagréable. Ficellé avec une certaine habileté, on se laisse transporter par l'histoire, certes sans aucune fascination, mais avec un divertissement certain. Anderson s'est limité coté ralentis, en n'en usant qu'à divers passages, ce qui rend le rythme plus nerveux et moins detestable au regard du film en general. Quant à Paul Haslinger, sans composer une partition digne d'un Hans Zimmer, il tire son épingle du jeu en proposant une bande originale dynamique. Mais voilà, l'essentiel manque. Cette relation amicale entre les mousquetaires n'explose pas à l'écran. De même que, dépourvu de subtilités, cet enchainement d'affrontements ne souléve aucune séquence épique, magistrale, qu'on était parfaitement en droit d'attendre avec cette éniéme adaptation. Pas complétement raté, donc, mais tout à fait dispensable, "Les trois mousquetaires" ne crée aucune stupeur et ne parvient pas à suciter la surprise. Mais si, pour une fois, Paul W.S Anderson s'orientait vers une équipe convaincue et impliquée, il parviendrait probablement à offrir autre chose qu'un cinéma superficiel.