Avis sur La Chute d'un caïd

Dès le début de THE RISE AND FALL OF LEGS DIAMOND (La chute d’un caïd), Alice (Karen Steele) se comporte comme une cruche, car elle aime d’un amour impossible « Legs » Diamond. Impossible car ce dernier n’aime personne. Cette absence totale d’amour finira par le rejoindre.
De ce scénario remarquable de noirceur Boetticher tire comme à son habitude un film nerveux et dense qui ne faiblit pas un instant (110 minutes tout de même, une éternité pour le réalisateur). La photographie pertinente de Lucien Ballard, faite tantôt de douceur, tantôt de contrastes, opposant le noir à la lumière, recrée l’ambiance des années trente et des chefs d’œuvres du cinéma de l’époque (SCARFACE, PUBLIC ENNEMI). Elle soutient un couple central remarquable, composé de Ray Danton (le rôle de sa vie), et Karen Steele qui interprète avec beaucoup de sensibilité cette modeste danseuse qui malgré sa faiblesse, n’a jamais été dupe, en témoigne son émouvante et amère déclaration d’amour. Elle aime le cinéma (ça tombe bien, nous aussi), mais aussi son gangster de mari, ce qui l’entraine de souffrance en souffrance - son personnage n’est pas sans rappeler celui de Shirley McLaine dans SOME CAME RUNNING de Minnelli (film nettement plus cruel que celui ci).
La morale finale en forme de parabole résume parfaitement la profondeur tragique de ce film de gangsters. Les films noirs de Boetticher sont entre passable et bien. THE RISE AND FALL OF LEGS DIAMOND s’élève nettement au dessus et ne mérite pas l’oubli dans lequel il est tombé.

Voilà un film enthousiasmant,du vrai cinoche hollywoodien au temps de la fin du film noir. Pas réaliste pour un sou,invraisemblable dans les détails mais tellement bien filmé qu'il en est passionnant. C'est le cadre de la vraie vie de Legs Diamond ,pour autant qu'on la connaisse, encore édulcorée par le grand Bud et interprété de magistrale façon par Ray Danton. Cet acteur qui ne fera pas une grande carrière cinématographique est ici absolument éblouissant. On ne se lasse pas de le voir et d'ailleurs il quitte rarement l'écran, son personnage ne déviant jamais. Il ne s'intéresse d’ailleurs qu'à lui même et sur ce thème,c'est aussi une sacré leçon de vie. Le film se décompose en deux parties. Dans la première le héros est présenté comme un minable et dans la deuxième comme une vraie terreur paranoïaque. Ce mélange curieux passe malgré tout fort bien grâce au talent du réalisateur qui enchaîne de courtes séquences fascinantes car elles captivent notre attention et font travailler notre imaginaire. C'est du Walsh un peu intellectualisé. Pour ma part ,j'adore l'histoire d'Amour qui n'est absolument pas partagée mais reflète parfaitement ce dont sont capables certaines femmes,le plus souvent avec leur fils, mais parfois comme ici avec l'homme de leur vie.

En 1960, Budd Boetticher (dont le talent semble injustement mèconnu) apporte à son tour sa contribution à ce type de biographie avec le remarquable "The Rise and Fall of Legs Diamond"! Menè à toute allure, le rèalisateur est très explicite à propos de la profonde antipathie qu'il èprouve pour le personnage du gangster: Diamond ètait un enfant de salaud et probablement le pire individu qui ait jamais existè! Al Capone, Vincent Coll, Dutch Schultz ètaient "bons" à côtè de lui! Legs Diamonds ètait excellent tireur, bel homme, grand tombeur de femmes...Une magnifique biographie de gangster qui brise les conventions du film de gangsters traditionnel! De plus l'èvocation des annèes 30 est rèussie gràace à la photographie de Lucien Ballard et à la brillante interprètation de Ray Danton! A rèhabiliter de toute urgence...

Un homme débarque en ville pour se lancer dans les combines de malfrats. Film étonnant car style année 30 et pourtant tourné en 1960. Tout y est, c'est le film noir tel qu'on le connaît. Cependant les personnages manquent de charisme. L'homme se veut indestructible (la cartouche qui me tuera n'est pas encore en fabrique) mais fait trop gentleman-cambrioleur, façon Arsène Lupin. Il possède une image lisse un style "chic". Il y a même de la musique jazz, genre bar lounge. En cela il se différencie de la patte originale des années 30 avec E.G Robinson ou Bogart. Il manque singulièrement d'action aussi. Je n'ai pas été totalement convaincu même s'il se laisse regarder

Un pur film noir mené tambour battant sur l’ascension d’un gangster impitoyable des années 20 et sa chute inexorable due à son ambition dévorante et à sa paranoïa, portée par l’interprétation arrogante de Ray Danton. 3,25

Un bon exemple de film noir avec ce Rise and Fall d’un gangster pendant la prohibition. Plutôt bien mené il décrit une criminalité qui reprend à son compte les notions de succès à tout prix et de recherche de puissance érigées en vertus dans la société. Il en résulte le personnage de Jack Diamond, autocentré prêt à tout sacrifier même ses proches pour rester au sommet de la pyramide. Pessimiste, il se dégage du film une piètre opinion de l’homme dont l’oisiveté semble être devenue un besoin vital. Dommage que le film ne donne par moment l’impression d’utiliser des raccourcis et qu’il manque un peu de matière. Car c’est une bonne transition entre le Scarface de Hawks et celui de De Palma.

Un style très 30's et un scénario très librement inspiré de la vie de jack Legs Diamond , en fait le réalisateur a surtout chercher à travailler sur la psychologie du "héros" sans se soucier de coller à la réalité. Cela donne un film original avec des acteurs intéressants, malheureusement le réalisateur se perd un peu en banalités et invraisemblances au lieu d'approfondir sa réflexion.

Parfois considéré comme une des meilleures réussites de B.Boetticher ( selon moi sa série de westerns avec R.Scott en vedette me semble plus accomplie), on a ici affaire à un film de genre qui, malgré des imperfections, mérite d'être connu.

Plus ou moins tiré de la vie d'un gangster ayant véritablement existé ( il s'agit de " Legs diamond" ) pendant la prohibition, "la chute d'un caïd " est desservi par son scénario trop peu développé, l'interprétation de R.Danton et trop de scènes qui manquent de finition.

On notera la présence de K.Steel compagne du cinéaste et de W.Oates dans un second rôle.

La première demi-heure est à mes yeux la meilleure partie de l'ensemble.

Un bon polar de Boetticher mais pas le chef-d’œuvre que j'avais gardé en mémoire. En effet, si la réalisation est soignée, l'usage de la lumière et les cadrages remarquables, le scénario se perd parfois en digressions superflues.
Ray Danton, dont c'est l'unique rôle important, est excellent dans le rôle-titre.

Film noir américain. Le scénario raconte l'histoire d'un bandit séducteur et arriviste, qui arrive à ses fins par ruse et trahison, et grâce aux femmes. Il réussira dans le meurtre spoiler: mais il échouera aussi, seul et assassiné.


Récit classique de film de gangsters, la réalisation est excellente, nerveuse, souvent stylisée et esthétique. De belles images en noir et blanc, un acteur principal d'une belle prestance (Ray Danton), des rôles secondaires bien typés, tout cela donne au film une qualité certaine. Dans le genre film de gangsters, cette bande est à mettre en haut de la liste.

Petit gangster ambitieux et sans scrupules, Jack "Legs" Diamond va connaitre une fulgurante ascension dans le monde du crime, mais le plus dur dans ce milieu, c'est de rester au sommet...

Sortie en 1960, La chute d'un caïd renvoie inévitablement aux films de gangsters typiques des années 1930 et annonce aussi la réadaptation de Scarface par De Palma en 1983. Budd Boetticher braque sa caméra sur ce jeune, puissant et ambitieux gangster ayant vraiment existé et qui va très vite monter les échelles dans le milieu du crime organisé.

Mené tambour battant par Budd Boetticher, il ne nous laisse guère de répit et donne une atmosphère nerveuse à son oeuvre. Néanmoins, La chute d'un Caïd pêche par quelques défauts d'écriture alors que la mise en scène de Boetticher se montre plutôt à la hauteur. Parfois trop survolé, notamment les seconds rôles, les personnages manquent souvent de consistances et tombent parfois dans un côté trop caricatural. Pourtant, c'est loin d'être totalement préjudiciable, notamment par la façon dont Boetticher orchestre son récit et instaure une atmosphère fataliste retranscrivant les tourments et la noirceur de l'âme humaine.

Il instaure une tension palpable dans les moments forts et sublime plusieurs scènes qui deviennent marquantes. Il use d'une magnifique photographie en noir et blanc qu'il exploite à merveille et il fait accompagner son récit d'une belle partition aux touches jazzy. Les interprètes s'en sortent très bien, que ce soit Ray Danton dans le rôle principal ou Karen Steele et Elaine Stewart dans ceux féminins. Un vrai charme se dégage du film, dû notamment à l'accent fataliste que prend l'oeuvre et l'impression que l'étau se refermera, quoi qu'il arrive, sur lui.

Budd Boetticher redonne ses lettres de noblesse aux films de gangsters et met en scène la fulgurante ascension de l'un d'eux, avec tension et noirceur malgré quelques maladresses qui ne sont pas non plus préjudiciable.