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Un visiteur
3,0
Publiée le 19 octobre 2012
Réalisation est bonne mais l'histoire malgré les nombreux thèmes et faits abordés est finalement peu enthousiasmante. Les acteurs sont pas très bon, les dialogues et autres réflexion philosophique sont les seules attraits du film. Un peu déçu par ce film.
Métaphore philosophique sur la capacité du nazisme à exister, "Der Junge Törless" (Allemagne, 1966) de Volker Schlöndorff choque fortement. Non pas par une violence béate mais par l'installation latente du mal absolu dans le quotidien d'un collège. L'élève Törless éponyme, présenté comme un enfant chéri se métamorphose au fil du film, sa mue quittant la peau de la bonne innocence pour vêtir celle du mal intelligent, celui qui réfléchis. Car Törless est bien l'être maléfique du film, insupportable en enfant pédant, celui qui regarde sans ne rien faire, tel un collaborateur indifférent devant tant d'horreur. D'horreur oui, car on est effrayé plus d'une fois face à l'inhumanité des actes, la cruauté dirigée envers l'élève Basini. D'autant plus que Schlöndorff monte la pression de son film, allant même jusqu'à envisager le meurtre. C'est donc ainsi que procède le réalisateur pour illustrer comment l'horreur du nazisme a-t-il pu naître. En ceci que le film résulte de manière méthodique, comme une argumentation philosophique fluide, pour illustrer son propos, "Der Junge Törless" se trouve être foncièrement le chef d'oeuvre premier et ultime de Volker Schlöndorff. Le propos est d'ailleurs appuyé par un noir et blanc, qu'il réutilisera dans "Der Fangchuss" (Allemagne-France, 1976), un noir et blanc sali, reflet de l'Allemagne post-Seconde Guerre Mondiale, encore scindée en quatre, malpropre de tant de honte. Ainsi "Der Junge Törless" est à la fois un film capital pour la compréhension de l'attrait du nazisme mais aussi une image, voire une icône quant au statut de l'Allemagne des années 60. Constitutif pour la nouvelle vague allemande des années 70, ce chef d'oeuvre semble en être l'un des majeurs représentants.