En voilà un Ford méconnu semblant intéressant, que ce soit par son casting, son histoire avec une rivalité et un triangle amoureux sur fond de Première Guerre mondiale ou tout simplement car on retrouve le génial metteur en scène de La Prisonnière du Désert derrière la caméra.
C'est d'abord par son histoire que The Blue Eagle est intéressant, où deux chefs de gangs rivaux vont se retrouver à servir dans le même sous-marin et évidemment, l'aspect qui va m'intriguer sera l'intrusion de la jolie Janet Gaynor et la gestion de ce triangle amoureux par John Ford. Le problème, c'est que l'intérêt du film va s'arrêter là, d'abord à cause d'une partie semblant perdue, et ensuite car le génial metteur en scène se montre ici maladroit.
Effectivement, les personnages ne sont jamais convenablement présentés, tout comme les enjeux et on s'y perd un peu finalement, de nombreux aspects sont étudiés mais aucun ne l'est assez, à l'image des activités mafieuses. Tout n'est pas non plus à jeter, évidemment, et c'est d'abord via la Guerre que The Blue Eagle est intéressant, où le patriotisme fera oublier les rivalités, puis surtout dans le personnage de Janet Gaynor, incroyablement mignonne mais tout autant salop* lorsqu'elle joue de la jalousie de ses deux prétendants.
Quelques points sont parfois assez drôles, à l'image de certains rôles secondaires et séquences autours des combats de boxe, même si finalement on ne sait pas toujours où veut en venir John Ford, hésitant trop entre film d'action et comédie, ce qui le fait sacrifier plusieurs aspects qui auraient été intéressants. Du coup, on peut aussi regretter des sensations trop souvent absentes et ce malgré un cadre plutôt sympathique et une oeuvre qui n'est pas non plus désagréable à suivre.
Malgré plusieurs aspects intéressants, The Blue Eagle parait maladroit et surtout survole trop de points qui auraient mérités que l'on s'y attarde, mais John Ford parvient tout de même à rendre son oeuvre agréable à suivre, notamment grâce à sa façon de filmer Janet Gaynor.