Troisième long-métrage pour la bande de Jackass qui, pour l’occasion, surf sur l’engouement du public (et surtout des majors) pour la 3D en y incorporant quelques séquences en 3D relief. Souvenez-vous, au milieu des années 2000, la 3D relief renaissait de ses cendres (après quelques productions au début des années 80 et puis plus rien dans les années 90). Cela a donné des idées à l’équipe de Jackass, sauf qu’en réalité, plus des ¾ des scènes n’ont pas été réalisées en 3D relief, seules quelques scènes viennent rappeler ce pourquoi le public a été obligé de payer un supplément.
L’équipe de Jackass continue d’exceller dans ce qu’elle sait faire de mieux, à savoir des gags toujours aussi improbables et des cascades stupides toujours aussi inventives et régressives. On pensait avoir tout vu en termes de séquences scatologiques et vomitives mais ils nous prouvent ici qu’ils ont encore pléthore d’idées, toutes plus dingues, voir dégueulasses.
Pêle-mêle, de Jackass 3D (2010), on retiendra
la scène du high five, le réacteur d’avion en guise de souffleuse géante, le geyser de chiasse de Dave England, l’épilation à la SuperGlue, le cocktail à la sueur avec la combinaison de sudation (la sueur de Preston collectée dans un gobelet que Steve-O devra ingurgiter, ce qui aura pour conséquence de faire gerber le caméraman), sans oublier le saut à l’élastique dans un chiotte de chantier rempli de merde.
A noter aussi le retour de "bad grandpa" (Johnny Knoxville) aperçu dans Jackass : Number Two (2006).
Vous l’aurez compris, ce troisième opus reste égal à lui-même, c’est irrévérencieux et abjecte, mais étonnamment, on se bidonne toujours autant à les voir subir les pires sévices. La 3D relief quant à elle reste un artifice sous-exploité et prétexte à surfer sur un effet mode (rappelez-vous d’un certain Avatar - 2009). En dehors de quelques plans en relief (un geyser de merde par-ci, un lancer de godemichés par-là), le concept même de Jackass ne s’y prête pas et pour cause, la plupart des plans sont filmés en caméra portée.
Cependant on appréciera grandement la superbe scène de pré-générique et la séquence finale filmées à l’aide de caméras haute vitesse Phantom filmant à 1000 images/seconde conférant aux séquences des plans en ultra-ralentis visuellement bluffant.
Toujours plus fort et toujours plus insolant, cet énième opus ne cesse de nous surprendre, on pensait avoir tout vu, ils continuent toujours de nous surprendre et de nous faire rire, que demander de plus (on sait pertinemment ce que l’on vient voir et ce que l’on attend d’eux), on ne boude pas notre plaisir (certes régressif).
(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2022)
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