Après deux réalisations pas couronnées de succès critiques, Président par Accident et Je crois que j’aime ma femme, on attendait le retour de Chris Rock au cinéma dans un projet personnel.
Ce n’est pas derrière la caméra qu’on le retrouve, mais plutôt au scénario, à la production et surtout devant la caméra avec le documentaire réalisé par Jeff Stilson : Good Hair. Traitant de la question afro-américaine à travers le prisme des cheveux, le film parvient constamment à quitter sa condition de comédie burlesque grâce aux one-liners de Chris Rock et à se transformer en véritable étude d’une communauté qui doit faire face au regard extérieur et qui a justement adapté son regard aux autres afin de se fondre dans un moule que refusent quelques irréductibles. Les témoignages, entre célébrités amies de Chris Rock comme Ice-T, Raven-Symoné ou encore Salt-N-Pepa et simples individus dans des barbershops, sont passionnants et ne sont jamais redondants, apportant toujours leur pierre à l’édifice. On sera donc horrifié d’apprendre ce qu’on met dans les lissants pour cheveux et le prix à payer pour pouvoir s’en faire appliquer, surtout quand il est rapporté au salaire moyen de ces personnes. Mais toujours dans le sourire, grâce à l’immense Chris Rock, véritable double du spectateur, à la Philip Seymour Hoffman dans Last Party 2000.
Good Hair ressemble à s’y méprendre à du Michael Moore sans le côté manipulateur et agaçant de ce dernier. Le film expose sans jamais en faire trop ni tomber dans le misérabilisme. Good Hair est un must-see.