1984 fut une remarquable année pour le cinéma britannique avec Greystoke, le deuxième film de Hugh Hudson, Another Country, formidable début de Marek Kanievska et La déchirure, coup de maître de Roland Joffé palmé deux ans plus tard avec Mission. Trois cinéastes prometteurs qui depuis se sont peu ou prou perdus dans des productions de plus en plus insignifiantes. Joffé vient de traverser deux décennies de films insipides, ses deux dernières réalisations (You and I et The Lovers) n'ayant d'ailleurs pas connu de sorties en salles en France. Et voici que nous arrive Au prix du sang, un film antérieur, daté de 2011, remonté 6 ans après une exploitation catastrophique en Espagne et aux Etats-Unis, notamment. Initialement, There be dragons (titre original) était principalement construit autour de Josémaria Escriva, le fondateur de l'Opus Dei, pendant la guerre civile espagnole. Le nouveau montage le place désormais en retrait, derrière une fiction qui fait la part belle à un personnage censé être un ami d'enfance d'Escriva et qui participa de manière active à la guerre. Le tout est relié à l'époque contemporaine par le fils de ce combattant qui écrit un livre sur le religieux. Ouf, oui, si cela parait indigeste à l'écrit, ce n'est rien à côté du film lui-même, mélodrame impossible, incapable de tisser de véritables liens entre ses différentes intrigues. Plus grave, sa vision de la guerre d'Espagne est très subjective et contestable, visant à une fausse neutralité et penchant nettement du côté des nationalistes. Dans ce scénario confus, la lumière vient, mais de façon ténue, d'Olga Kurylenko et de Golshifteh Farahani qui jouent des rôles minuscules. Au rayon des films les plus ratés de 2017, Au prix du sang figure déjà en très bonne place au côté de The Last Face. Opus horribilis !