Il faut le dire, la filmographie de Damon Wayans est franchement assez faiblarde, et ce n’est pas Major Payne qui va franchement rehausser le niveau.
Le film souffre comme souvent du surjeu de Wayans qui en fait des méga-caisses de façon d’ailleurs pas toujours justifiée (la scène finale). Alors certes parfois le tourbillon emporte le morceau, mais d’autres fois c’est juste terriblement agaçants, gesticulant à outrance dans sa caricature de militaire instructeur. Autour de lui, comme souvent là aussi un rôle féminin qui rééquilibre un peu les choses, avec une Karyn Parsons charmante mais surtout beaucoup plus posée, et dont le personnage atténue plus d’une fois la surenchère grandiloquente de Wayans. On peut dire aussi que les jeunes ne se débrouillent pas trop mal dans l’ensemble, ce qui est assez heureux.
Le scénario est pour le moins vide. Reposant entièrement sur le comique de Wayans, on se contente pour l’essentiel de gags que peuvent susciter la confrontation de ce major des marines et de ces gamins, et de la rencontre entre la psychologue et le major pour un soupçon de romantisme. Pas franchement marrant malgré la réussite de certaines scènes dopées à l’humour noir, Major Payne joue généralement une carte beaucoup trop simpliste et tant à trop en faire. Un peu comme lorsqu’on vous dit après le gag « c’est ici qu’il faut rire ». Major Payne prend ses spectateurs pour des demeurer, et après un départ incisif plutôt prometteur on arrive malheureusement à une dernière partie pathétique et convenue très éloigné de la tonalité piquante de la première partie.
Visuellement ce n’est ni vraiment mauvais ni vraiment bon, c’est juste neutre. Photographie, décors, mise en scène, on ne peut pas vraiment dire qu’il y a des choses très marquantes à retenir. Castle évolue dans un genre qu’il maitrise plutôt bien, mais ce n’est pas non plus un réalisateur notable, et il fait le boulot sans plus dans ce film. A noter une bande son pas déplaisante mais sous-exploitée.
En fait Major Payne n’est pas un franc ratage, mais c’est surtout une comédie trop souvent agaçante, prévisible, qui loupe le coche en ne jouant pas à fond d’intéressantes cartes qu’elle abat pourtant au départ. Humour noir, causticité, c’était là des éléments originaux dans ce genre de films, mais qui disparaissent sous l’abattage outrancier de Wayans et la dernière partie très convenue. Je donne 2 en dépit d’une tonalité critique assez sévère dans mon propos, car j’ai quand même senti de bonnes intentions pour lesquelles le traitement n’est pas au niveau.