Jean-Jacques Annaud, célèbre cinéaste français nous offre depuis des décennies, des films de qualité. « Le Dernier Loup » ne fait pas exception, que du contraire ! Mais faut-il encore présenter l’Homme qui se cache derrière la caméra ? Auteur et réalisateur d’une série de films bouleversants et aux thèmes variés tels que Le Nom de la rose, l’Ours, l’Amant, Sept ans au Tibet, Deux frères, il aura mis près de 7 ans à réaliser son dernier film… et pour cause, il fallait élever des petits louveteaux et entrer dans l’univers de ce animal fascinant afin de présenter avec réalisme le mode de fonctionnement d’une meute. Loin d’être un document animalier, « Le Dernier Loup » est un drame touchant et pragmatique. Une fois de plus, JJ Annaud prône un cinéma authentique aux images léchées et presque 100% bio. Il filme avec amour un sujet qu’il a découvert et porté avec fascination et passion et cela s’en ressent.
Côté réalisation, on adorera les images de la steppe asiatique ainsi que les plans rapprochés des différents animaux et particulièrement ceux des loups. Les émotions diffusées par leur regard sont bluffantes et impressionnantes. A croire que l’animal est un comédien à part entière et qu’il se met au service du scénario avec résolution. Il ne vole cependant pas la vedette aux acteurs professionnels car, en réalité, les uns comme les autres desservent le scénario, qui est la véritable star du film.
Niveau équipe du film, sur les 650 personnes qui ont travaillé sur ce long métrage, seules 9 étaient françaises. Toutes les autres, des comédiens aux techniciens ont été recrutées en Chine. Parmi les rôles principaux, notons la présence de quelques vedettes chinoises comme Feng Shaofeng (Le dernier royaume) ou Shawn Dou (The flowers of war, Nightfall) et des acteurs inconnus qui remplissent le contrat avec brio : Basen Zhabu, Yin Zhusheng, Ankhnyal Ragchaa. C’est grâce à ce genre de film que l’on se rend compte combien le cinéma asiatique est ignoré pour les Occidentaux que nous sommes. Dommage car ils ont quelques pépites dans leur pays de rizières.
Enfin, la musique signée James Horner (Avatar, Le masque de Zorro, Titanic, Apollo 13, etc.) porte à merveille le long métrage et se calque avec justesse sur les différentes scènes du film, faisant battre notre cœur d’émotion ou de stress.
Les Chinois ne se sont pas trompés en demandant à Annaud de réaliser l’adaptation du best-seller « Wolf Totem ». Aussi lu que le « Petit livre rouge » de Mao, ce roman a touché la foule populaire de Chine sur des générations. Preuve en est que ce pari est réussi puisque le film enregistrait plus d’un million d’entrées au box-office chinois le premier jour de sa sortie ! Il sera sans doute moins suivi chez nous, bien que… car depuis sa sortie, la France enregistre un nombre d’entrées important au point de talonner le très médiatique « 50 nuances de Grey » et « American Sniper ». Espérons que ce film rencontre son public car « Le dernier loup » est un film 4 étoiles sans doute peu apprécié pour sa juste valeur. Oui, c’est vrai le film a quelques longueurs. Oui, ce drame peut sembler « plat » par moment (surtout si on est des adeptes de film d’action). Nous, on aura voyagé dans la steppe mongole durant près de 2 heures et on sera sorti de la salle heureux du voyage et envieux de faire connaître le dernier opus du grand Annaud!