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gemini-hell
26 abonnés
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2,0
Publiée le 8 avril 2012
Un budget conséquent a permis à Fassbinder en 1978 de s’offrir une star internationale pour tête d’affiche, l’excellent Dirk Bogarde, viscéralement habité par le personnage ambigu qu’il interprète, de recréer avec faste l’atmosphère trouble qui régnait dans l’Allemagne du début des années trente et de mettre en image cette histoire tirée d’une œuvre de Vladimir Nabokov dont l’adaptation est signée par le dramaturge Tom Stoppard. Sélectionné pour le Festival de Cannes et reparti sans prix, ce film n’avait pas suscité en son temps un enthousiasme délirant. L’ambiance qui s’en dégage, en dépit de quelques moments d’humour sarcastique, confine la plupart du temps à la monotonie voire à l’oppression du fait du peu de lisibilité du déroulement du récit en général et de l’évolution psychologique de son personnage principal, le doublement bien nommé Hermann Hermann. Très théâtral dans sa forme (ici, cela devient un défaut), trop opaque dans son fond, « Despair » ne convainc pas vraiment et on s’attarde davantage à contempler la complexité et la virtuosité du travail du metteur en scène plutôt qu’à s’intéresser à cette histoire tortueuse qui se conclut dans la banalité.
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3,5
Publiée le 5 mai 2013
Parfois une scène suffit pour reconnaître la patte d'un metteur en scène tel que Rainer Werner Fassbinder: celle où Dirk Bogarde se regarde en train de faire l'amour avec sa femme sexuellement exigeante Andrèa Ferreol qui se dèsape une fois de plus! Un mouvement de spirale descendante est amorcè dès le dèbut de "Despair" (d'un excellent roman de Nabokov), Fassbinder proposant ainsi une reprèsentation insolite de ces « cercles vicieux » sur lesquels tous ses films - dont celui ci - sont fondès! Dans un rôle particulièrement complexe, Bogarde, prodigieux, provoque comme souvent le trouble dès qu'il apparaît à l'ècran! Un personnage hypersensible qui trouve refuge dans la mort, l'illusion et la folie, par le billet de quelques belles scènes schizophrèniques sur l'obsession de ce double! En dèpit du cadre, de la mise en scène, de cette montèe du fascisme en Allemagne, "Despair" est quoi qu'on en dise plus bogarderien que fassbinderien car cette obsession du double est portè par un Bogarde impressionnant qui tente de trouver durant tout le mètrage une issue dans la folie et la paranoïa! Car, qui d'autre que lui pouvait jouer Hermann Hermann ? Personne...
Adapté d'un roman de Vladimir Nabokov, "Despair", premier film tourné en anglais par Fassbinder, propose une histoire et une thématique a-priori très fascinante. Mais le traitement l'est un peu moins usant jusqu'à l'overdose et de manières pas du tout subtiles du symbolisme pour signifier que le nazisme arrivera au pouvoir très prochainement (si tu n'as pas compris cela c'est que tu es vraiment très con !!!) et parsemant le récit de nombreuses et inutiles longueurs. Reste le talent de Dirk Bogarde qui cabotine parfois mais c'est compréhensible si on part du principe que son personnage a totalement perdu la boule et bien sûr l'histoire même du film.
"Despair" est un film fascinant qui, plutôt que de livrer les clés nécessaires à sa compréhension, préfère distiller des scènes oniriques un peu décousues mais remarquablement filmées afin d’en dégager des impressions. C’est une vague de folie qui ressort finalement de cette œuvre atypique, exploration introspective d’un homme à la frontière de la démence. Dirk Bogarde est excellent dans ce rôle, mimant la plongée dans les méandres de son esprit avec une sorte de détachement habité. La montée du nazisme est aussi présente, mais toujours en arrière-plan, ce qui en fait un facteur possible de démence en même temps qu’une marque de la décadence, la preuve que le monde, de la même façon que l’esprit de Hermann Hermann, est au bord du chaos. Le délitement de la santé mentale correspond alors à la mort de la civilisation.
La beauté formelle de Despair suffit à elle seule à en imposer le visionnage : d'une complexité technique ahurissante composée le plus souvent de longs mouvements de caméra se fondant dans des décors intérieurs prodigieusement fabriqués, la réalisation de Fassbinder est parfaitement délectable. Ce film, particulièrement étonnant dans son intrigue farfelue et dans l'interprétation très théâtrale de Dirk Bogarde déconcerte aussi beaucoup dans ce qu'il cherche à exprimer, ou à suggérer : Despair parle de dualité psychologique en même temps qu'il s'inscrit dans l'Histoire de l'Allemagne des années 30, impliquant la crise de Wall Street et la montée du nazisme. De nombreux liens se forment tout au long de la projection : Hermann Hermann évoque Humbert Humbert et la stupide Lydia n'est pas sans rappeler la jeune et délurée Lolita ( Nabokov, auteur du roman adaptée par Fassbinder, semble jouer avec les échos du subconscient ) ; L'Oeuf du Serpent bergmanien vient également à l'esprit de même que le M de Fritz Lang ; la mise en abîme du cinéma, prolongée dans la dernière demi-heure par le biais du crime absurde du faux-sosie d'Hermann renvoie également à l'idée de dédoublement. Quant à la photographie de Michael Ballhaus, somptueuse et charnelle aux couleurs délicieuses, elle multiplie les jeux de reflets pour mieux faire de Despair une troublante Oeuvre d'Art. Fassbinder ne semble pourtant jamais vouloir réduire son film à la simple thèse consistant à définir la situation allemande de l'Entre-deux guerres par un comportement vulgairement appelé schizophrénique. Despair n'explique rien mais évoque énormément : un savoureux trompe-l'oeil.
Mon second film du réalisateur de « Querelle », son cinéma barbant dans une mise en scène assommante, pas de scénario à proprement parler mais de l’esthétisme visuel avec une touche musicale rétro. Des personnages théâtraux à la sexualité ambiguë, un patron d’une usine de chocolat au temps de l’Allemagne Nazi, s’enlise dans son mariage avec une hystérique de femme nymphe. Pendant l’acte conjugal, ils montent au septième ciel pendant que monsieur voit le reflet de son double, assit à contempler du côté crépusculaire tel un artiste peintre terminant son œuvre fantasmagorique et le regarde avec complaisance froide, la poésie lyrique du narcissisme. En ces pages sombres de l’histoire, des messages subliminaux politiques, la confrérie de franc-maçonnerie, des sous titres qui parlent de banquiers influent d’hier et aujourd’hui, très intéressant tout ceci, avec objectivité de simple spectateur. Dirk Bogarde fut un acteur raffiné, derrière l’image frivole de son jeu se cache une vie discrète. C’est une excellente prestation avec sa dernière réplique après l’échange crapuleux, le vagabond troque son habit de bourgeois, il aura une confession à faire aux inspecteurs, passer aux aveux avant l’appréhension. Une réalisation au budget à trois millions conséquence coquetterie bizarre tellement sophistiquée à comprendre, de la similitude avec le séduisant et amoral Humbert Humbert de « Lolita » chez ce vieux Herman Herman et sa jeune poupée épouse, une influence de l’histoire russe exilé dans l’intrigue saisit dépeignant la bourgeoisie névrosée.
J’ai regardé ce film dans un contexte pour mes études donc j’avoue que c’est pas le meilleur contexte pour découvrir un film. Et effectivement et malheureusement, j’ai trouvé ce film très mauvais en ce qui concerne le scénario mais la mise en scène est bien travaillée.
Je trouve que la réalisation est vraiment impeccable ; c’est très immersive grâce notamment aux plans séquences de Fassbinder et de ses cadrages très serrés. Les mouvements de caméra sont très fluides et suivent très bien les protagonistes ; ce qui appuie cette idée d’immersion et de naturalisme. Par contre, la musique est clairement trop présente ; elle envahit l’image et se fait trop entendre. C’est à croire que la musique s’est trop calquée sur l’image et voulait apparaître à chaque seconde.
Là où la réalisation est séduisante, je trouve que le scénario est repoussant. Certes, les thèmes sont très importants et très prenants mais je trouve que le scénario n’exploite pas son concept qui est intéressant. Le tout rend le film terriblement chiant et d’un ennui mortel. Les personnages ne sont pas très attachants malgré un développement suffisant ; en fait, ils paraissent trop inhumains et pas assez réalistes. D’autant plus que la narration a l’air d’être relativement chaotique.
C’est triste mais je ne conseille pas ce film qui a pourtant l’air d’être un classique de l’histoire du cinéma.
Regarder un Fassbinder ne se visionne pas de la même manière que la plupart des films, son cinéma est exigeant (ou ennuyeux c'est selon votre humeur) et je vous le dis de suite Despair m'a rapidement désappointé sans m'attendre particulièrement à une oeuvre que me transporterait vu son casting et son cadre historique je pensais qu'enfin un Fassbinder pouvait me plaire. Fatiguant et pénible à regarder malgré une évidente beauté Despair a une seule scène que j'ai trouvé à mon goût, celle ou Dick Bogarde boit à la terrasse d'un café et voit les nuisances que vont provoquer les nazis.
J'étais assez content de voir que le cinéma que je fréquente diffusait un Fassbinder que je n'avais pas vu. Du coup j'ai motivé mon tas de graisse (et je ne fais aucune allusion ici à une quelconque femelle que je convoiterai) pour aller le voir malgré ma fatigue. Et bon, c'était pas l'idée du siècle, parce que le film est vraiment étrange, c'est très cérébral, très réfléchis, très référencé et du coup je dois dire que vu que la peinture allemande je ne suis pas un grand spécialiste j'étais assez largué. Et la construction de l'histoire n'est pas simple, entre fantasmes, réalité, les lieux qui se succèdent comme s'ils étaient à côté, c'est une atmosphère très étrange. Par moments je me serai cru chez Lynch, mais avec une autre dimension, on sent qu'il veut dire quelque chose sur l'Allemagne, la montée du nazisme. C'est un film intéressant à n'en pas douter, surtout qu'il est très bien interprété et qu'il y a une mise en scène à couper le souffle par moments, c'est assez sublime. Des longs plan séquences suivant les personnages dans une pièce entrain de parler c'est assez enivrant. Seulement après la première heure j'ai perdu un peu le fil surtout que c'est très complexe et j'ai fini par avoir super mal à la tête. J'apprécie plus le début où on voit Bogarde se regarder lui même, je trouve ça assez brillant. Mais mon intérêt pour le film a malheureusement décliné sur la seconde partie du film que je trouve longuette.
Nous sommes à Berlin au début des années 30, un chef d'entreprise souffrant de nombreux troubles psychiatriques et marié à une idiote se lance dans une arnaque à l'assurance-vie. Imaginé , réalisé par Fassbinder ça devient très déstabilisant . la musique est incroyable de justesse , le travail sur les lumières extraordinaire. et Diirk Bogarde très inquiétant ! a voir ou à revoir absolument .
Despair est un film troublant, ce qu'on appellerait aujourd'hui un thriller psychologique, qui se déroule pendant les années 30 en Allemagne. Ici, le syndrome de dissociation dont souffre le personnage est aussi l'occasion d'une réflexion sur l'identité et le double, et fait bien sûr écho au statut d'étranger d'Herman Herman dans un pays où le nazisme gronde. Le film échappe toutefois à une interprétation univoque, surtout dans sa dernière demi-heure, qui voit le rêve et la réalité se confondre, et la réflexion sur l'Histoire se dissoudre en des considérations sur le cinéma. La réalisation de Fassbinder est en adéquation parfaite avec son propos et est presque étourdissante tant elle use et abuse de jeux de miroirs et de tours de passe-passe spatiaux. Despair est donc un film à voir tant par la virtuosité de sa mise en scène que par la théâtralité inquiétante du jeu de ses acteurs - il annonce Lynch sur bien des points ; il n'échappe pas toutefois à une certaine lourdeur, qui ennuie un peu à la longue.