"Cold Prey" et sa suite étaient sans conteste deux des meilleurs slashers qu’on ait pu voir ces dix dernières années. Je sais très bien que quand une suite marche bien, on veut continuer pour surfer sur la vague, mais la fin de "Cold Prey 2" ne laisser présager aucun moyen de pouvoir prolonger l’aventure (
bin ouais : avec le crocmitaine qui se fait exploser la cervelle par un tir de shotgun à bout pourtant, on aurait du mal à croire à un possible retour !!
) Alors, lorsque "Cold Prey 3" pointa le bout de son nez, je commençais à me poser des questions et redoutait qu’ils ne fassent ce qu’en général tout le monde fait : un préquel inutile…et c’est exactement ce qu’ils ont fait : "Cold Prey 3" s’apparente donc bien à un Cold Prey 0…je ne le crois pas, après avoir loué les norvégiens pour ne pas avoir fait ce que tous les slashers américains font depuis toujours…finalement, qu’importe le pays : les producteurs sont tous des cons et ne pensent qu’au fric !! Et ils le prouvent à merveille en faisant tout ce qu’il ne fallait pas faire : 01) tenter de développer le passé du tueur :
on apprend donc dans une introduction bâclée en quelques minutes que notre pauvre psychopathe était maltraité enfant par son oncle sans que sa mère ne faisait rien (au passage l’oncle l’insulte lui et son père, mais rien de plus ne nous sera dit sur ce fameux papa : à quoi cela sert-il donc de montrer l’animosité de l’oncle envers son beau-frère ?). Ensuite, après une petite ellipse où l’oncle et la mère sont interrogés par un policier au sujet de la disparition du petit (au passage on occulte totalement la scène qui servait d’introduction au premier "Cold Prey" : en gros, t’avais qu’à voir le premier film pour bien comprendre mon pote !!), le petit revient se venger en tuant les deux membres de sa famille avec un couteau dans une scène totalement inadéquate à la situation tant elle nous est présenté de façon cool et clean.
Finalement, ça sert pas à grand-chose et parfois, il vaut mieux garder le mystère sur les origines d’un tueur car c’est bien plus efficace que des explications absolument « what the fuck ». 02) Fini l’ambiance générale des deux premiers opus : adieu l’atmosphère sombre, malsaine et glauque, adieu grands espaces et montagnes froides, adieu le lieu clos, adieu la brutalité et le gore…non ici on massacre proprement, sans effusion de sang (foutu PG-13 : je croyais que c’était le trip des amerlocs cette merde !!), dans un grand décor ouvert (une forêt, quelle originalité…les scénaristes ont dû apprécier "Détour Mortel") en plein jour dans une luminosité éclatante !!! C’est dingue, le réalisateur et les scénaristes ont-ils vu les deux premiers "Cold Prey" ? 03) le retour des couillons : autant les deux premiers films de la saga nous avaient permis de voir des protagonistes assez intelligents pour prendre des décisions cohérentes en matières de survie, autant ici nous avons à faire à une incroyable bande de débiles profonds !! Du début à la fin, ils n’arrêtent pas de cumuler les idées à la con : Ils partent en camping dans le coin le plus paumé et sauvage de tout le pays, ils n’apportent rien à bouffer mais ils ont des bières (et encore : juste un pack de six pour cinq personnes pour tout le séjour !!!), le soir deux d’entre eux s’écartent du campement de quelques centaines de mètres pour s’envoyer en l’air : rien de tel pour se paumer (ou se faire kidnapper/trucider !!), l’un d’entre eux a pensé à ramener un fusil d’assaut automatique (bin oui : un duvet et un couteau suisse, c’est pour les pédés voyons…) mais alors personne ne l’utilise contre le tueur pour se défendre, on s’enfuit en courant pour échapper au vilain monsieur tout en prenant le temps de se retourner pour vérifier s’il est toujours à nos trousses (c’est gentil : au cas où on aurait eu la « mauvaise » idée de partir trop vite pour pas qu’il nous suive !), quand un type demande au gars de rester dehors alors que la fille peut rentrer seule ils acceptent sans sourciller, le flic qui est incapable d’identifier une victime apeurée
et qui la shoote
…non croyez moi : c’est un véritable festival de la connerie !! On atteint ici des sommets du n’importe nawak ! Avec tout ça, on obtient tout de même une sacré bouse ! Bon, allez, il faut tout de même noter une petite chose positive dans ce gloubi-boulga : une photographie assez jolie qui nous offre de très belles séquences de vues des forêts et rivières norvégiennes illustrées par une mise en scène et un cadre travaillés (d’ailleurs c’est drôle : c’est comme si les producteurs, sachant que leur produit était tellement naze, avaient demandé au réalisateur de bonifier un peu l’ensemble !). Voilà, "Cold Prey 3" est donc bien la suite de trop, le produit fait pour le fric qui fait honte aux deux précédents volets et à leur originalité en nous livrant un ersatz de "Vendredi 13" (vous en doutez ? Regardez : un tueur à forte carrure, ses apparitions en jump scares, la forêt, le lac, l’utilisation d’une machette…sans déconner, ça vous rappelle vraiment pas Jason ?!) qui n’est au final qu’un survival mollasson sans aucun intérêt… « Jason fait du camping » : très peu pour moi.