Pas vraiment convaincu par ce Salvage, souvent positivement reçu mais finalement quelconque.
Le film peut compter sur une actrice principale entrainante et efficace, qui déploie un beau talent pour nous emmener dans ses péripéties. Plutôt charismatique, elle est surtout très crédible et fait preuve d’un réalisme plaisant à voir. A ses cotés elle peut compter sur des interprètes globalement bons, même si la majorité des seconds rôles sont finalement peu travaillés et plus communs (le soldat blessé, la fille rebelle…). Salvage se concentre beaucoup sur son omniprésente héroïne (je crois qu’à part le tout début il n’y a pas une scène où elle est absente) et c’est clairement elle qui fait l’objet de toutes les attentions.
Le scénario en revanche est en délicatesse. Ce qui est gênant c’est qu’il soulève d’intéressantes idées et son suspens tient assez bien la route dans sa première partie, mais finalement la révélation n’en est pas une, et le film retombe brutalement dans le quelconque. Par ailleurs le rythme est tout de même très mou, malgré une courte durée, et j’ai retrouvé un peu le même souci que dans Splinter. Le huis clos fonctionne très mal, simplement parce qu’il n’est l’objet d’aucun rebondissement. Les personnages sont confinés, ils bavardent, et pendant 40 minutes le film ne décolle pas. Quant l’héroïne décide enfin à se bouger, c’est dix minutes avant la fin, et puis rideau. Le sentiment d’avoir vécu beaucoup de vide au fil d’une histoire loin de tenir ses promesses se fait fortement sentir, et c’est regrettable. Dommage.
Visuellement Salvage est loin de casser la baraque. La mise en scène est globalement assez bonne, et vient visiblement d’un réalisateur assez prometteur, qui démontre un talent peu imaginatif à vrai dire, mais techniquement au point. Un professionnalisme un peu académique se déploie dans ce film, mais c’est très convenable. En revanche le travail sur la photographie est plutôt décevant, avec une absence d’ambiance terrible dans la majorité du métrage, et une dernière partie trop sombre qui ne permet pas d’apprécier pleinement ce qui se passe. Les décors quant à eux sont limités, mais on est dans un huis clos pour l’essentiel, et je n’ai pas de reproches marquant à faire de ce point de vue. A noter que pour se faire peur Salvage n’est pas à regarder. Peu sanglant d’une part, il ne distille pas beaucoup de frissons d’autre part avec un manque de tension prégnant. Quelques très rares effets visuels apparaissent assez réussis, mais enfin c’est marginal. Enfin la bande son est très absente, et même si on imagine que c’est pour accentuer la lourdeur de l’attente, compte tenu de la faiblesse marquée de l’ensemble, ce n’était finalement pas une très bonne idée.
En clair, Salvage est un film à l’intérêt très discutable, qui dans son genre est un ratage similaire à Splinter. Heureusement porté par son héroïne et une mise en scène correcte, il apparait malheureusement creux, lent, et esthétiquement pas suffisamment abouti pour s’en sortir. Pas atroce à regarder, il est surtout quelconque, et dans un secteur archi-concurrentiel, je comprends assez pourquoi il est passé inaperçu. 1.5.