Chaque année, ou presque, nous avons droit au même scénario : un salopard de film venu d'on ne sait où vient piquer l'oscar du meilleur film en langue étrangère à un film bien français, bien de chez nous. Rappelez vous 2009 : le film japonais "Departures" qui vole l'oscar à "Entre les murs". Et cette année, un film argentin, "Dans ses yeux", qui le pique à "Un prophète" (et, ne l'oublions pas, à la palme d'or d'Haneke, "Le ruban blanc"). En plus, "entre les murs", "un prophète" et "Le ruban blanc", ce sont d'excellents films. Et puis, le public français voit ces films. Résultat quant aux notes moyennes des spectateurs sur allocine : une note de 3.4 pour "Departures" contre 2.6 à "Entre les murs"; une note de 3.3 pour "Dans ses yeux" contre 3.0 à "un prophète" et 2.6 au "Ruban blanc". Finalement, ces oscars sont loin d'être immérités et ils permettent surtout au public français d'aller découvrir des films à coté desquels, sans doute, ils seraient passés. C'est ainsi que "le fils de la mariée", le film précédent de Juan José Campanella, au moins aussi bon, n'avait été vu en 2004 que par une poignée de spectateurs. "Dans ses yeux" mélange avec brio plusieurs genres : polar, comédie romantique, film politique, mélo. Le film se déroule sur 2 périodes bien distinctes : 1974-1975 et 25 ans plus tard. Contrairement à ce qu'on peut lire dans certains journaux, l'Argentine de 1974-1975 n'est pas une dictature puisque cette période se situe entre la "révolution argentine" des généraux Ongania, Levingston et Lanusse et le coup d'état de Videla en 1976. Ce sont les Peron, Juan puis Isabel, qui sont au pouvoir, élus démocratiquement. Dans la distribution, on retrouve Ricardo Darin, ("XXY", "El Aura", "le fils de la mariée") et Soledad Villamil ("l'ours rouge"), excellents. Un film à voir !