La Toubib aux grandes manœuvres est une comédie rare et difficile à trouver, mais j’ai réussi, mais bon, ça ne valait pas le coup, sauf pour les amateurs de comédie méga-grasse qui vole aux raz des pâquerettes.
Le casting est divisé en 2. D’un côté il y a les bidasses qui sont censé faire rire. C’est pas gagné du tout, il faut le dire tout de suite, car d’une part les acteurs sont une véritable galerie d’affreux jojos que l’on a envie de tarter et qui ne donnent pas du tout envie de rire avec eux (mention spéciale à Vitali), d’autre part car ils sont censés faire des gags d’une telle débilité qu’il faut avoir liquidé la bouteille de vodka pour esquisser un sourire, et enfin car certains sont tellement en roue libre qu’on ne sait même pas toujours où ils veulent aller. De l’autre côté il y a Edwige Fenech. Elle apparait finalement peu, mais ses apparitions sont les meilleurs moments du métrage, qu’elle rattrape, un peu. Elle est tellement décalé du reste, qu’elle apparait presque comme incongrue, et pourtant ça fait plaisir de la voir, gracieuse, réellement charmante, offrant un jeu délicat à défaut d’être très pertinent. Entouré de tous ces imbéciles, il y a un côté presque maternel chez elle, s’occupant de cette marmaille gueularde et geignarde.
Le scénario est ridicule. Si le film va à cent à l’heure, en revanche c’est une accumulation de n’importe quoi. Les gags sont tellement lourds ! J’ai rarement vu plus balourd que ceux-là. Si certains pourraient à la rigueur être passable et sympathique à petite dose (le squelette exhumé lors de la construction du tunnel par exemple), d’autres sont justes insupportables (les gags pétomanes qui se répètent inlassablement). De manière générale vous prenez Les Charlots et Max Pécas, vous imaginez le film que ce croisement aurait pu donner, et vous démultiplier cela par cent, et voilà le résultat de niaiserie abyssale qui nous est offert à fond les ballons. Heureusement Fenech sauve quelques situations, mais c’est trop rare.
La réalisation est du même acabit. Elle est lourde. Elle appuie en effet systématiquement et jusqu’à l’excès, comme si l’on était sourd et aveugle, les gags. C’est un peu comme les voix enregistrées, sauf qu’ici c’est le réalisateur qui appuyant bien montre qu’il faut rire ici. C’est indigeste à la longue, d’autant que c’est toujours les mêmes procédés. Sinon les décors et la photographie n’offrent rien de particulier à retenir, même s’il faut avouer que le film est assez clair et coloré, ce qui lui confère une ambiance méditerranéenne plutôt agréable. Voilà, pour la musique c’est plutôt soft, c’est curieux d’ailleurs, j’aurai osé imaginer de plus gros délires de ce point de vue.
En tout cas La Toubib aux grandes manœuvres est plutôt une comédie à laisser de côté, sauf si vous êtes vraiment amateurs du genre. En tout cas un tout petit public pourra réellement se divertir devant ça, car le résultat, sans être immonde, et détruit par son humour éléphantesque qui fait passer n’importe qu’elle sex-comedy américaine pour du Shakespeare. Reste Fenech, qui surnage, une image plutôt sympathique aux allures de vacances, et deux ou trois gags sympathiques. Cela me fait donner 1 tout de même, mais pas plus, en attendant de voir la suite.