La vraie question que tout le monde se pose esr : est-ce le meilleur rôle de Georges Clooney ? Mérite t'il de surpasser notre Jean Dujardin national aux prochains oscars ?
La réponse : peut être…
Dans "The Descendants", Clooney campe, Matt King, un père de famille dépassé qui à l'aube de la mort certaine de sa femme voit tout le poids de la vie lui retomber sur les épaules.
D'abord, il doit s'occuper pour la première fois des ses deux filles qui semblent s'être éloignées petit a petit du droit chemin. Les deux jeunes actrices sont très bonnes chacune dans leurs registres, mais toutes deux reflets d'une éducation laissée à l'abandon, d'une vulgarité à faire faire une crise cardiaque à Nadine de Rotschild.
Ensuite, il doit aussi gérer la découverte de l'infidélité de sa femme, qu'il ne soupçonnait bizarrement pas alors que tout son entourage, y compris la femme de l'amant, le sentait depuis un bon moment.
Enfin, et c'est peut être la partie la plus jubilatoire du film, il est l'unique curateur d'une famille de nombreux cousins au bronzage impeccable en shorts claquettes et immondes chemises à fleurs. Il doit décider de la vente d'un immense bout de paradis, dans la famille depuis des générations.
Matt King est un homme au crépuscule de tout perdre, qui souhaite avant tout sauver sa famille.
Si le film souffre évidement de nombreux défauts, en partie dus à son "américanisme" caractérisé dans la mise en scène des sentiments. Cela prend souvent beaucoup trop de temps pour dire les choses, comme si le réalisateur voulait s'assurer qu'on avait bien tout compris, tout ressenti.
De plus, le principe une larme = un rire ou la volonté d'ajouter une scène comique après chaque scène émouvante dessert grandement le film et son émotion, car le tout n'est pas saupoudré avec suffisamment de justesse. Le tout agrémenté d'une lancinante musique hawaïenne à la guitare accoustique ou au youkoulélé, qui vient rappeler au spectateur que l'action se passe bien à HawaÏ.
Et c'est sans doute de là que le film tire sa véritable essence, son originalité, car tous codes de cette comédies dramatiques sont décalés par ce décor, ces costumes et ces personnages décalés qui semblent vivre au paradis mais qui ont en fait des vies bien ordinaires, avec des soucis bien ordinaires.
Clooney s'en tire donc avec les honneurs, incarnant avec beaucoup de justesse cette homme désabusé et surtout assisté, qui va petit a petit apprendre à décider des choses seul.
Une comédie bleu azur comme le Pacifique, agréable mais trop enfermée dans cet archipel de codes, dont elle ne parvient que trop peu souvent à s'évader.