Chronique complète :
https://sunread26.wordpress.com/2024/10/10/elle-sappelait-sarah/
Extrait :
Elle s’appelait Sarah est une adaptation en film du livre du même nom, tiré d’une histoire vraie. Celle d’une journaliste que le passé rattrape jusqu’à la ronger dans le présent. Alors qu’elle s’apprête à emménager dans un nouvel appartement, elle est loin de se douter de l’histoire de celui-ci. Quand on pense à la seconde guerre mondiale et aux camps, on pense surtout à ceux en Allemagne… Pourtant, il ne faut pas oublier que la France a été la collaboratrice de cette monstruosité, autant qu’elle a résisté.
Ce film montre donc un drame bien français, bien triste et je pense que le roman doit être encore mieux que celui-ci. Je pense donc le lire si l’occasion se présente à moi. Sarah, c’est le nom d’une enfant juive, qui va littéralement tout perdre avec les rafles françaises. Le film n’oublie pas d’évoquer le devoir de mémoire, la journaliste l’évoque : « qu’aurais-tu fait à leur place ? ». À la place des collaborateurs et des impuissants, c’est vrai, qu’aurions-nous fait ? Si on ouvre trop la bouche, on devient la prochaine victime. Au final, cette situation, c’est un peu comme le harcèlement scolaire, mais dans une dimension tellement plus grande, que s’en ait effarant. On ne peut s’empêcher de se dire, de se convaincre, que l’on aurait agi autrement, mais il suffit de voir les drames actuels pour se rendre compte que non. Malgré les efforts des Nazis pour supprimer les preuves, certaines ont été retrouvées et sont désormais le témoin d’une monstruosité comme n’en a connu que rarement l’humanité. Croire en une race supérieure c’est le début d’un génocide mondial… Julia connait déjà une partie de l’histoire, elle s’en trouve étonné quand des journalistes plus jeunes qu’elle l’ignore. La seule chose que je n’ai pas saisie, c’est pour quel journal elle travaille, qu’elle est sa nationalité, britannique ou américaine. Mais dans les deux cas, l’ignorance est assez déroutante, surtout avec tous les moyens actuels mis à disposition, certains ne se sentent juste pas concernés.
En parallèle du présent, celui de Julia, on découvre aussi le passé, celui de Sarah et de sa famille. Juif ayant rejoint Paris (par fuite ou autre, je ne sais pas), ils louent un appartement parisien dans les marais. Sarah a un petit frère, un petit frère qui sera sa raison de tenir, mais aussi son éternel regret… Ses parents et elle finissent par être raflés et conduits au camp de Vel d’Hiv (désormais remplacé par un immeuble). Son frère quant à lui, elle l’a enfermée dans un placard pour qu’il ne soit pas raflé, seulement, c’est elle qui en a la clé, il lui est donc impossible d’en sortir… Ses parents sont désemparés et semblent deviner le sort qui attend leur fils, sans même se douter du leur. Le père essaie de demander de l’aide, mais personne n’écoute, la compassion n’existe déjà plus envers eux. Pourtant, c’est cette même compassion qui permettra à Sarah d’échapper à la déportation, une bonne chose, mais pas pour elle. Quand elle pourra enfin retourner à l’appartement, il sera malheureusement déjà trop tard et comme si l’enfant de 10 ans qu’elle était n’avait pas assez vu d’horreur, elle en voit une dernière… Le sort de ses parents est brièvement évoqué dans le film, ils ont fini déportés et sont morts (chambre à gaz ou autre, je ne sais plus). Dans son malheur, Sarah finira tout de même adopté et aimé par une famille qui la sauvera des allemands, mais dans son esprit il est déjà trop tard. Elle partira, tentera de revivre en cachant son passé, mais en finira…
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