Bon, je dois être franc, je craignais le gros nanar qui tache. Le film n’est pas génial génial, mais il n’est pas non plus mauvais, si l’on tient compte de ses moyens ridicules, doté d’un rythme honorable et d’un acteur principal loin d’être indécent dans le rôle.
En effet Pietro Torrisi ne se débrouille pas mal. Ok il n’a pas le charisme de Schwarzie, mais il a un physique sculptural collant bien au rôle, il reste assez sérieux et on peut le prendre pour un « barbare », même s’il est peut-être un peu trop approximatif parfois pour pleinement porter son rôle. C’est toutefois correct. Il est épaulé par quelques acteurs dont certains sont des habitués des seconds rôles dans les productions italiennes, comme Yamanouchi. Globalement pas de grosses choses à dire, si ce n’est que les femmes ne manquent pas de charmes et les mettent largement en avant dans ce film ! On aurait aimé que la méchante ait un peu plus de poitrine cependant !
Le scénario suit le schéma habituel de ces petites productions, avec un méchant à qui il faut aller botter les fesses en traversant des épreuves. Le métrage bénéficie d’un rythme très correct, et heureusement à vrai dire car il faut le souligner, les épreuves restent assez minimalistes quand même ! Mais je ne me suis pas ennuyer, l’ensemble n’a pas de gros moments de n’importe quoi, et tout reste assez sérieux pour passer. Honnêtement l’histoire n’est pas pire que celle de Kalidor, et le traitement n’est pas non plus spécialement moins bon !
Alors c’est vrai le budget qu’on sent très court a été un problème. Très peu de figurants, des décors qui fleurent bon l’Italie pour les paysages et le carton-pâte pour les intérieurs, des costumes minimalistes, le film n’est pas non plus aidé par sa mise en scène. Le réalisateur filme souvent en contre-jour, ce qui n’aide pas à la clarté des images, et ils tentent des poses alambiquées pour lesquels il n’a visiblement pas le talent. Pour autant ce n’est quand même pas tout mauvais, il y a des scènes sympathiques, et la musique aide beaucoup le métrage. Ça reste le point fort du film.
Pour tout dire Sangraal n’est pas un chef-d’œuvre certes, et le manque de budget est flagrant. Mais je n’ai pas craint cette petite série B italienne, qui est au moins généreuse, sympathique, et divertissante si l’on est indulgent. Pour les amateurs de raretés, après il est certain que vu la difficulté de se procurer cette bande, la qualité générale du métrage ne nécessite pas de se décarcasser spécialement. 2.5.