Au fin fond de la toundra, nulle part, en plaine ou dans les plus sombres et enchevêtrés sous bois, Arseniev, à l'écart de toute forme de "civilisation", chemine aux côtés Dersou Ouzala, juste Dersou, le, Dersou. Histoire vraie d'une rencontre entre un topographe bienveillant, ouvert d'esprit et passionné de nature, et un chasseur Golde, minorité Toungouse, le film de Kurosawa est un magnifique hommage à leur amitié et cette nature souvent austère, dure, dangereuse et magnifique qu'ils ont affronté ensemble, des années durant. Pas de sentiment d'évolution dans ce métrage très contemplatif, s'intéressant au voyage dans son quotidien, et à ses aventures. Des valeurs ; de la marche en toutes saisons, de partout et nulle part, souvent par un temps épouvantable bravé, non sans courage, par les deux amis et leurs compagnons, les soldats qui participent aux expéditions dirigées par Arseniev. A bien des égards, le lien intime entretenu par Dersou avec l'environnement et les êtres vivants - lien propre aux peuples Toungouses - est inspirant. Son respect pour toutes les formes de vies est une véritable leçon de sagesse et d'humilité, au point que chacun éprouve rapidement de l'affection pour cette force de la nature. Car Arseniev n'est pas seul à admirer Dersou. Les soldats en viennent également à apprécier leur camarade de fortune, apprennent à le respecter, lui, ses convictions, ses croyances, et son caractère. Là est aussi probablement une autre leçon pour nous autres, Homo Occidentalis. Elle engage à suivre cette voie dont nous ne devrions jamais nous détourner : Le rapport à la vie est en toutes choses, et toutes choses est en rapport avec la vie. Peut-être est-ce de cette façon que l'on pourrait tenter de "résumer" la pensée de Dersou. Tirons les enseignements de son rapport charnel avec la vie. Cultivons en les semences fertiles dans les nôtres, en nous recentrant sur l'essentiel. Ainsi, parviendrons nous, un jour, à vivre en paix.