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3,0
Publiée le 16 avril 2016
D'après le roman de Robert Sewidge, ce classique de Clarence Brown, avec Dolorès del Rio et Ralph Forbes, est une èpopèe presque surhumaine : l'èpopèe de l'or! La fièvre de l'or ravage la contrèe! il en dit toute la fascination! Quand les aspirations qu'il èveille, les drames qu'il provoque, s'agitent et se dèroulent dans l'âpre solitude neigeuse où on le recueille au prix d'efforts et de dangers inouïs, le spectacle se magnifie! Terre de mirages conservant aux yeux des pauvres humains toute la sèduction de la « terre promise » . Dans l'eau de ses rivières, dans les veines de son sol, au pied de ses arbres, le mètal prècieux qu'est l'or roule ou se dissimule, s'ètale ou se cache, s'offre ou reste introuvable! C'est là qu'il faut que le spectateur se fraye avec Dolorès del Rio et Ralph Forbes une piste dans la neige vers les monts à plusieurs centaines de kilomètres! Une « piste » qui vaut assurèment un petit dètour! De plus, c'est un muet qui a le mèrite d'avoir ètè tournè en dècors naturels! Ce qui n'est pas nègligeable...
Plutôt un grand film d’aventures muet qu’un western (Pour un grand western qui se passe dans les mêmes lieux, voir ‘’je suis un aventurier’’) doublé d’un film à grand spectacle. De nombreuses scènes très impressionnantes s’y trouvent et les cotés artisanaux des trucages de l’époque ne les rendent que plus réalistes. Le chemin de croix puis la mort d’épuisement d’un jeune garçon atteint le tragique, l’incendie final qui efface le passé est d’une violence insurpassable. ‘’La piste de 98’’ doit être vue par tous les cinéphiles pour différentes raisons toutes méritées. La passion addictive des ruées vers l’or qui fût une réalité, le courage hors du commun de tous les chercheurs, la présence de plus de 2000 figurants pris sur place dont la plupart démunis, la sauvagerie des extérieurs naturels et la rudesse des décors artificiels, la présence de Dolores del Rio en pleine beauté, la fin en apothéose d’un des derniers grands films muets. Tout cela brut de décoffrage. C’est une façon de faire que l’on ne retrouvera plus, un art à part qui garde un charme fou. Charme payé durement par des conditions de travail hors normes (plusieurs cascadeurs moururent durant le tournage) et une méconnaissance injuste par les spectateurs des générations suivantes. Compte tenu de tout cela Clarence Brown et son film méritent pour moi 5 étoiles.