Evil Clutch est un petit métrage d’horreur italien qui ne semble pas avoir eu beaucoup d’écho, même chez les amateurs du genre, et sur lequel je suis tombé un peu par accident, et que j’ai trouvé assez étonnant.
Au casting peu d’acteurs, le film tournant avec cinq personnages, et ce n’est finalement pas plus mal, au moins le film ne multiplie pas les seconds rôles inutilement. En tête d’affiche on trouve Coralina Cataldi-Tassoni, actrice qui arrivait dans ce film avec un tout petit parcours d’actrice, mais qui se montre très convaincante, surtout dans la dernière partie, portant un personnage pourtant pas évident. Il faut bien reconnaitre que la voir avoir des réactions burlesques et se balader avec des collants de bagnards pendant tout le métrage, ce n’est pas des plus crédibles. A ses côtés un acteur pas très connu, Diego Ribon, que j’ai trouvé honorable, mais moins enthousiasmant, tandis que les autres acteurs ne marquent guère. J’ai eu le sentiment que Elena Cantarone, qui a quand même un physique particulier était sous-utilisée, et aurait pu introduire plus de mystère.
Le scénario est moyen. Le film indéniablement à un tempérament original. Il veut se démarquer, et d’une certaine manière il y a arrive, avec un ton singulier, et une gradation vers un final assez désespéré qui fonctionne bien. Disons que malgré son début plan-plan, le film arrive à accrocher le spectateur, et à le mener jusqu’à la dernière demi-heure, assez spéciale. Par moment on est presque à la limite du film expérimental, et cela donne une singularité à Evil Clutch, et ravira surement les amateurs de métrage particulier. Il y a aussi un côté conte horrifique, qui m’a bien plu, même si l’histoire reste finalement un peu trop basique, et même si la narration, surtout dans la première partie est pour le moins laborieuse.
La réalisation fait explicitement référence au style Evil Dead. Les jeux de caméra sont typiques, la mise en scène fait largement appel à l’œuvre de Sam Raimi, mais en soit ce n’est pas forcément un mal. Raimi n’a pas déposé de brevet, et cela permet au film de garder encore davantage son côté particulier, de gagner une identité qui le démarque de la concurrence. D’autant que si le réalisateur n’est pas un génie, il se débrouille plutôt bien et ne fait pas dans la surenchère. Alors pour la photographie je serai assez malaisé pour la noter, car si elle m’a paru parfois tout à fait réussie, il faut bien que je reconnaisse que ma copie est mal conservée, et qu’à l’écran le résultat est loin d’être génial. Mais j’ai eu le sentiment qu’un travail esthétique avait été fait, tandis que les décors sont intéressants eux aussi. Curieusement plus dans la première partie que dans la seconde, qui s’enferme un peu dans un lieu sans grand intérêt. Dans la première partie il y avait de bonnes choses. Le film est aussi convaincant au niveau de sa bande son, très soignée et dans le ton des images, tandis que quelques effets horrifiques, pour certains très réussis, viennent donner un peu de piment à l’ensemble.
Franchement cet Evil Clutch est plutôt une agréable surprise, même si tout n’est pas parfait. On sent une toute petite production, avec les moyens du bord, et l’idée de faire écho à Raimi, mais curieusement le résultat est pertinent. Le film dégage une ambiance singulière, même si c’est fait avec les moyens du bord on sent une franche application et de belles intentions, bref, c’est finalement un métrage méritant. Je lui accorde 4, malgré une narration pas géniale pendant 2/3 du film, malgré une histoire un peu faible, et quelques aspérités de ci de là.