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Gonnard
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2,0
Publiée le 18 octobre 2009
Un film qui porte bien son nom. Jean Gabin est hilare du début à la fin. Le spectateur moins en revanche. Surtout, l'intrigue est invraisemblable : le coup du flic en faction devant la maison, de la bague soi-disant jetée, etc. Ceux qui ont écrit le scénario sont autant doués pour écrire les polars que moi pour draguer de jolies femmes, c'est dire si c'est mauvais. Et on ne peut pas dire que ce soit bien palpitant, surtout dans la seconde partie, quand Jean Gabin disparaît de l'écran. Mais bon, le petit couple est mignon, les parties musicales touchantes, la bonne humeur contagieuse, vous passerez donc un moment assez agréable.
Juste après « Tout ça ne vaut pas l’amour » de Jacques Tourneur, Jean Gabin retrouve Josseline Gaël dans « Cœurs joyeux » de Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil. C’est le cinquième film tourné par Gabin après ses débuts un an plus tôt dans « Chacun sa chance » (Hans Steinhoff et René Pujol). Comme souvent à l’époque, le film existe parallèlement en version allemande (« Zigeuner einer nacht ») réalisé par Hanns Schwarz. Les deux jeunes acteurs dont le couple rafraîchissant avait fonctionné à merveille chez Tourneur est à nouveau utilisé sans doute en raison de l’évidente complicité entre les deux jeunes acteurs. Le scénario est écrit pas Henry Koster qui un an plus tard entamera une carrière de réalisateur à Hollywood après avoir fui l’Allemagne nazie en raison de ses origines juives qui lui valurent un grave incident avec un officier SA qu’il assomma sur un de ses plateaux. Il travaillera avec succès et résidera dans la Cité des Anges jusqu’ à la fin de ses jours. L’intrigue classique sans grande originalité mais plutôt bien troussée repose sur le trépied : « Enquête policière – Humour – Romance ». Le tout jeune Gabin encore joufflu et particulièrement fringant, image même du titi parisien qu’il utilise à dessein pour sa carrière de chansonnier qui s’achève à peine est opérateur dans un cinéma de quartier. À la sortie de son travail il est kidnappé par une bande de voleurs dirigée par Olivier (Gabriel Gabrio) qui veulent visionner un film dans le but de commettre un cambriolage de bijoux dans la soirée. Le jeune Charles (Jean Gabin) qui n’a pas sa langue dans sa poche et spoiler: ne semble pas avoir très bien compris où il venait de mettre les pieds commet quelques impairs qui transforment son statut d’expert technique en celui moins enviable de prisonnier. Alors que les cinq malfrats sont partis commettre leur larcin, Charles est surveillé par Lucette la petite sœur du chef de gang interprétée par la pétillante et délicieusement gracile Josseline Gaël. Il ne faudra pas très longtemps pour que les deux tourtereaux gazouillent à l’unisson . La suite est une succession de rebondissements et de quiproquos fort bien agencés menant à une issue joyeuse et prévisible filmée à la manière de Max Sennett. Il faut rappeler que nous sommes dans une comédie comme le rappelle le profil plutôt bonhomme des cambrioleurs. L’ensemble est fort sympathique avec deux héros insouciants filant le parfait amour au milieu d’une affaire abracadabrante conçue à dessein pour faire avancer la romance qui s’installe. Les deux héros font preuve d’une juvénilité et d’une candeur rafraîchissante donnant tout son sel à un film tout de même éclairé par le grand chef opérateur Eugen Schüfftan (« Metropolis », « Le quai des brumes », « Les yeux sans visage », « L’arnaqueur »). Comme ce fut la règle à ses débuts Jean Gabin entonne la chansonnette, cette fois-ci en duo avec sa partenaire : « Ça n’sert à rien de penser au lendemain » suivie de « Mon cœur est avec toi ». Difficile en voyant ce jeune homme désinvolte s’ébattre avec aisance devant la caméra qu’il va seulement trois ans plus tard avec « La Bandera » devenir l’immense acteur capable d’exprimer la palette des sentiments humains les plus sombres sous la direction du carré magique de ses mythiques années 1935 à 1940 (Julien Duvivier, Jean Renoir, Jean Grémillon, Marcel Carné). Quel plaisir de découvrir cette grosse dizaine de longs métrages des débuts pas tous faciles à dénicher (« La foule hurle », « L’étoile de Valencia » et « Adieu les beaux jours » semblent disparus), montrant un Gabin comme peu le connaissent : si jeune et visiblement le cœur comme le corps, légers.
Comédie policière discrète où évolue le Gabin des débuts! Rôle de projectionniste joyeux emporté dans une histoire de vol de bijoux malgré lui et amoureux. Pas un incontournable de sa grande carrière mais assez plaisant à visionner.