Une version moderne du célèbre conte par la réalisatrice de "Twilight : Fascination" ? Et bien voilà qui a de quoi vous provoquer l’une de vos plus grande peur de cinéphile…Alors, de quoi qu’il nous parle "Le Chaperon Rouge" version 2011 ? L’histoire se déroule dans un village de type médiéval isolé au cœur d’une forêt de sapins qui est entourée de montagnes. Depuis des années, à chaque pleine lune, les habitants offrent un agneau en sacrifice au loup-garou sévissant dans la région afin de pouvoir vivre en sécurité. Un jour, sans savoir pourquoi, le loup rompt le pacte en tuant une jeune fille. Craignant pour leur vie, les villageois décident de traquer la bête…Le scénario de ce film s’inspire donc librement (et bien largement !) du conte originel, qui est noir, sombre, et qui finit mal ; et non de la version actuelle assez aseptisée que tout le monde connaît. Et ce qui frappe en premier dans "Le Chaperon Rouge", c’est son aspect visuel : une sombre forêt souvent vue de haut, un petit village totalement paumé dans cette immensité conférant à l’ensemble une impression de solitude et de grandeur se rapprochant de la claustrophobie. En outre, si on rajoute une quasi omniprésence de tons de gris donnant l’impression d’un perpétuel hiver, au milieu desquels la couleur rouge ressort de façon flashy (comme les lèvres ou la cape de l’héroïne), on se retrouve avec une esthétique assez gothique qui finalement font plutôt honneur au conte originel. Cet aspect spécial (et convaincant) a sans conteste le mérite de dépoussiérer l'imagerie un peu gnan-gnan du conte : on s’attend donc à se retrouver devant une histoire beaucoup plus sombre qu’on aurait pu le croire. ..Mais attention, le réalisateur n’est autre que Catherine Hardwicke, qui a fait le premier "Twilight", et on dirait que sa rencontre avec l’auteur de cette putain de grosse mer… euh… fabuleuse saga l’ait définitivement marqué (lobotomisé ? oui, car on est loin de ses premiers bons films "Thirteen" et "Les Seigneurs de Dogtown" !) : Hardwicke décide donc de concentrer son récit sur un triangle amoureux lambda venant parasiter l’intrigue avec le loup. Et le pire, à cause de cette guimauve, c’est que l’aspect horrifique du conte passe complètement à la trappe : oui, le film oublie carrément de nous faire peur ! Ne vous attendez donc pas à de moments de pure tension, à des courses poursuites infernales entre la bête et ses proies et, surtout, à une quelconque scène gore. Finalement, on est plus satisfait en matant "Le Pacte des Loup" que "Le Chaperon Rouge" !! Et au final, toute cette ambiance gothique juste pour illustrer une sirupeuse histoire d’amour, bin ça plombe totalement le film…et c’est pas la participation de la belle blonde au regard fabuleux (raaah, cette fille est à tomber !!) Amanda Seyfried qui pourra sauver le film du naufrage. Donc, avoir crée un si bon concept visuel pour finalement rater tout le reste fait que "Le Chaperon Rouge" ressemble plus à un sous-thriller sentimental qu’à un film de loup-garou….un beau gâchis qui aurait mérité un bien meilleur sort !