Le film véhicule une - grosse - part de clichés... Que voulez-vous, le public visé est clairement celui des adolescents amateurs de Vampires alors, difficile d'y couper ! Certains dialogues sont d'une niaiserie affligeante : est-ce dû à la traduction française ? Si oui, ceux qui ont fait la transcription mériteraient un procès ! Parfois, les effets spéciaux laissent à désirer : les apparitions du loup-garou sont peu convaincantes et la voix prêtée à l'animal est digne d'un film TV horrifique à petit budget ! Ajoutons à cela que les chansons du film (pas la musique en elle-même) ne sont pas appropriées la plupart du temps...
Alors que reste-t-il au dernier film de Catherine Hardwicke ?
Tout d'abord, ce Chaperon Rouge a aussi sa part de surprises.
Les deux acteurs masculins principaux Shiloh Fernandez (jusque là inconnu, ténébreux et vaguement inquiétant) et Max Irons (tout aussi inconnu en France, dont le personnage marque une progression tout au loin du film) sont la véritable trouvaille de Catherine Hardwicke.
Le trio amoureux (Henry, Peter, Valérie) fonctionne mieux que dans Twilight pour la bonne raison que l'héroïne sait ce qu'elle veut. Pas d'attente inutile donc : son choix est clair, elle est décidée et fera tout pour œuvrer dans ce sens. Une femme moderne donc, la sublime Amanda Seyfried tient ici toutes ses promesses ! A tout niveau, le casting est excellent : de Julie Christie dans le rôle de la Mère-Grand, sombre et mystérieuse, à Gary Oldman en prêtre fanatique, tous les acteurs ont bel et bien trouvé leur place. Amanda Seyfriend en tête : car qui aurait pu mieux porter le personnage de Valérie à son sommet ? Diaphane et fragile, comme perdue dans sa longue cape rouge, elle cache en réalité un tempérament de feu et une endurance à toute épreuve.
La relation du couple Shiloh/Amanda est physique et sensuelle, aventureuse et défendue.
La scène de la danse est une réussite à tout niveau : la jalousie, la sensualité et la provocation qui s'en dégage sont perceptibles. Innovatrice aussi : pour éveiller la jalousie de Peter, ce n'est pas avec son autre prétendant, Henry, que Valérie se livre à une danse langoureuse. Mais bel et bien avec une autre femme (la marque de Hardwicke est ici bien visible, un vague rappel de sa période Thirteen en quelque sorte) !
Le travail réalisé sur les décors est tout simplement extraordinaire : parachuté dans un décor blanc à couper le souffle, le spectateur découvre un univers feutré et immaculé bientôt dévasté par le Loup. La lumière, la couleur, sont travaillées à l'extrême et apportent à certaines scènes tout leur côté mystique. Un bon point pour les costumes et le dénouement... La fin se détache une bonne fois pour toute des contes de fées.
Alors, si Catherine Hardwicke est loin du Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton ou des Frères Grimm de Terry Gilliam, on ne peut que saluer sa mise en scène, son goût de l'esthétique et son excellent soin de casting. A voir dans son salon entre amis plutôt qu'au ciné donc.