Il y a assez longtemps déjà j’avais fait la critique du premier Mangler, un film solide que j’avais apprécié, mais la réputation catastrophique du deuxième m’avait empêché de poursuivre dans le diptyque. Sans atteindre le niveau catastrophe qui semble le poursuivre, c’est tout de même un franc ratage, certes, et je ne peux guère le défendre franchement.
Le casting est faible certes, mais surtout on lui fait faire absolument n’importe quoi. Pas aidés par des personnages totalement clichés, qui sentent le vu et revu de tout slasher ultra-basique, les acteurs sont aussi fortement dévalorisés par des répliques particulièrement ridicules, et des dialogues qui ne tiennent pas. A cela s’ajoute des réactions improbables, et une excentricité de certains seconds rôles qui laisse à se demander si on est dans une parodie (le chef cuistot en particulier). Tout cela n’est pas très ragoutant, et ce n’est pas la présence quasi-anecdotique de Lance Henriksen qui va sauver grand-chose en la matière, l’acteur évoluant parfois jusqu’au plus grand n’importe quoi.
Le scénario est lui aussi bien mauvais. En fait il n’y a rien, c’est du vent. Outre le point de départ complètement improbable et qui ruine quasi d’entrée tout le peu de crédibilité dont le film aurait pu se prévaloir, l’histoire n’a aucune consistance véritable. On évolue dans un slasher des plus basiques, avec des meurtres entrecoupés de répliques nullos et qui se conclue de façon pour le moins ridicule. Alors on ne s’ennuie pas franchement, c’est déjà un point pas si mal, car le rythme est plutôt bien entretenu, mais peut-être aussi car on est dans un nanar et que du coup on rigole quand même quelquefois de façon involontaire.
Mais le gros souci de Mangler 2 c’est surtout son avarice. En fait on peut excuser un film à l’intrigue simpliste voir irréaliste, mais il faut alors compenser niveau générosité. Il faut que le film balance des meurtres sanglants, qu’il y a de la tension, et que l’ambiance soit terrible, mais là non. On hérite de décors d’une laideur sans nom, accumulant des couloirs vides, et d’une photographie infâme, évoluant entre le grisâtre et le vert-jaune fluo qu’on nous sert souvent pour symboliser la vue subjective de la créature. Donc autant dire que l’ambiance ce n’est pas cela, et ce n’est pas la mise en scène totalement plate du réalisateur qui va rattraper quoi que ce soit. D’autant que là-dessus il faut ajouter les meurtres les moins sanglants qui soient, et une musique continuelle en arrière-fond d’une laideur totale. Ça ressemble à une bouillie techno sans âme, qui reste presque toujours et on se demande même par moment si on n’a pas laissé bide et musique allumé sur son portable. Mais non, c’est bien la musique d’ambiance de Mangler 2.
Bon, en clair il faut être honnête : Mangler 2 est un ratage. Peut-être pas un des 20 ou 30 pires films que j’ai pu voir, mais clairement un mauvais film qui est à la fois laid sur la forme et nul sur le fond. Dommage, surtout pour Lance Henriksen, mais enfin, il a su rebondir quand même. 0.5.