Dans une fraîche bonne humeur soutenue par un groupe de jeunes acteurs convaincus, et convaincants, Romain Goupil nous narre, vu du côté enfants, le problème des sans-papiers. L’idée était bonne, ce qui aurait pu devenir une œuvre du niveau de la "Guerre des Boutons" à la sauce "Welcome" se termine pourtant en une diatribe quelque peu gélatineuse.
Au début, le réalisateur nous fait une apologie de la triche, de l’indiscipline, de la paresse. Il est vrai qu’après la description des doctes enseignants aperçus dans le film, on se demande ce que ces chers bambins pourraient faire de mieux ! Ensuite, ce sont des parents bobos soixante-huitards attardés qui les prennent en main, enfin, pas trop ! Continuant en offrant une image très, sinon trop, avilissante de notre police, on comprend bien pourquoi, dans ces chères petites têtes pas toutes blondes, naissent d’horribles fantasmes amplifiés par des attitudes outrancières "d’adulescents".
Si la forme n’est guère convaincante, le fond ne l’est guère plus. Oui, certains peuvent se désoler, se révolter, se rebeller devant des expulsions. L’affectif joue à plein. Notre copain, on l’aime bien. Peut nous chaut sa couleur, son origine. Mais ne soyons pas hypocrites ! Acceptons nous, comme Cendrine et Luc, de prendre financièrement en charge, et ce, à vie, ces immigrants venus, sous des prétextes d’asile politique, il a bon dos !, obtenir aides sociales, éducatives, médicales et économiques ? D’aucuns, grands donneurs de leçons, zélotes au naïf angélisme ou manipulateurs politico-professionnels voudraient leur régularisation qui aiderait à leur propre et immédiat intérêt, médiatisation et élection obligent. Or, les aider chez eux nous coûterait bien moins cher, serait beaucoup plus efficace et nous éviterait de les accueillir aussi mal.
Ce film avait tout pour réussir, un thème très actuel, des situations pouvant amener une aventure aux multiples rebondissements, bien loin de la platitude obtenue. Dommage.
Michel Tellier