Un film descendu par la critique que ce Loup-garou de Paris, si bien que je n’avais jamais osé me lancer dans le visionnage. Finalement, je ne regrette pas de l’avoir fait. C’est un film agréable, qui a un peu les défauts de son époque en fait.
En 1998, comme dans d’autres blockbuster du temps, on misait tout sur les fx numériques, souvent encore hasardeux (et on ne s’en rendait pas forcément compte), et c’est un défaut significatif ici. Les créatures manque de matérialité, les tranformations n’ont pas beaucoup de peps, et au final les fameux loups-garous ne sont visuellement pas terrible, inférieur en tout cas à des loups-garous plus anciens, recourant simplement à des costumes et maquillages.
Visuellement le film est d’ailleurs un peu trop clinquant, avec des scènes d’action qui en font trop, et là aussi, à très gros renforts de numérique. A l’inverse, beaucoup moins de sang dans ce métrage, même s’il en reste un peu.
En clair, vous aurez compris que formellement c’est pas tout à fait cela, surtout si on ajoute une ambiance parisienne faiblement rendu (le film se passe surtout dans les caves et des intérieurs). Il reste une mise en scène honorable, et une bande son punchie.
Le film, sur le fond, mélange les genres. Ouvertement comique, mais sérieux lorsqu’il le faut, cette suite reprend des ingrédients du premier en les décalquant un peu trop ouvertement, mais arrive à imposer un style différent. Il le doit à un comique bien plus vigoureux, des séquences assez foldingues (le resto), bref, à un côté « déglingué » qui surprend dans le registre. Le rythme est solide, on ne s’ennuie pas une seconde, et c’est finalement pas si mal. Il est clair qu’il faudra toutefois s’attendre à du pur spectacle pop-corn, au risque d’être déçu.
Le casting est très bon. Julie Delpy étincelle et porte à merveille son personnage. Elle sait le rendre attachant, et pour le coup, elle est une ambassadrice solide du charme à la française. Une actrice américaine ou anglaise n’aurait pas joué ainsi. Tom Everett Scott est lui aussi très convaincant, souvent drôle. Tom Novembre complète le casting des « noms connus », en jouant l’inspecteur. Il apparaît peu, mais enfin, c’est un acteur qui mériterait d’être plus présent dans le genre. Lhermitte nous fait une apparition, mais il est presque méconnaissable (je l’ai reconnu par sa voix !). Dans l’ensemble, acteurs solides et personnages agréables.
Le Loup-garou de Paris est donc loin d’être un ratage. Si l’on regrettera des fx numériques assez médiocres, quelques décalques trop appuyés au premier film, et un style général assez foutraque, l’humour, la solidité des interprètes, le ton foldingue de l’ensemble, le rythme, tout cela pourra assurer le divertissement. 3