Après avoir vu l’autre film de Foster j’ai donc visionné en toute logique le second, qui se présente sous la même forme, c’est-à-dire un ensemble synthétique de plusieurs épisodes de la série originale, pour un résultat un peu plus racé que Davy Crocket et les pirates de la rivière, mais de qualité assez similaire.
Au casting donc, Fess Parker et Buddy Ebsen forme le duo de tête. Un duo sympathique, qui se complémente bien, et il faut reconnaitre que si Fess Parker est d’une grande sobriété, ce qui ne signifie pas d’ailleurs qu’il joue mal, la tonalité plus vive d’Ebsen est bienvenue. Franchement on sent deux acteurs motivés et sympathiques, qui sont très corrects. C’est d’ailleurs aussi les cas des seconds rôles, qui ne laissent pas forcément une impression très marquante, mais qui assument leurs personnages avec un souci de conviction. Globalement je n’ai donc pas relevé de vrais numéros marquants, mais il n’y a pas de raté et les acteurs prennent avec sérieux leurs rôles.
L’histoire souffre évidemment un peu de la compression de trois épisodes en un film d’1 heure 30, et forcément le sentiment d’assister à trois actes trop vite emballés se fait sentir. Plus que dans l’autre film avec Davy Crocket. Par ailleurs cet épisode joue moins la carte de l’humour que l’autre film, et on évolue donc davantage ici dans un western classique, avec des morts, et pas que chez les méchants. Dynamique, efficace et distrayant malgré tout, ce Davy Crocket bénéficie aussi de moyens a priori supérieur, et cela permet aussi davantage de scènes à spectacle, et une action plus pimentée. Après, on reste quand même sur du western « tout public », donc la violence est loin d’être exacerbée.
La réalisation est signée Norman Foster, qui a signé aussi le second épisode, et ma foi son film est honorable. Il pallie bien les difficultés de reconstitution, notamment pour le passage d’Alamo. J’ai trouvé, comme pour l’autre film d’ailleurs qu’il se débrouillait tout à fait correctement pour donner un peu d’ampleur à son film, contourner les difficultés, et je crois que c’est quand même une petite prouesse, avec quoi, trente figurants au mieux, de pouvoir faire une bataille d’Alamo qui ne soit pas piteuse. Sa réalisation nerveuse joue indéniablement. Les décors sont acceptables, comme la photographie, mais n’ont rien de transcendant non plus. Il ne faut pas s’attendre à du western grandiose, même en matière de paysage. Même dans l’action, si encore une fois ce film est plus spectaculaire que le deuxième, ce n’est pas non plus exceptionnel et on sent souvent poindre les limites financières, notamment dans les effets pyrotechniques. Quant à la musique c’est toujours l’hymne Crocket mais avec les paroles modifiées en fonction des usages.
Au fond, ce Davy Crocket apparait un peu plus costaud et plus audacieux que le deuxième épisode, où l’on naviguait clairement dans un registre léger et une aventure picaresque dans le divertissement pur. Là il y a des thèmes plus sérieux de soulevé, le film évolue davantage dans le western classique. Pour le reste la plupart des qualités du deuxième film se retrouvent ici, de même d’ailleurs que la plupart des défauts et des ficelles d’usage (les stock shot animalier par exemple). L’ensemble est loin d’être parfait, avec l’enchainement difficile des trois histoires, et puis le film qui a quand même pris un coup dans l’aile avec l’âge (la scène du crocodile, ouch !). Mais bon, c’est encore plaisant. 3.