A une époque où la plupart des réalisateurs ne parodient que les films à l’affiche, certains vont à contre-courant, allant piocher dans les icônes passées, comme ce fût le cas avec Austin Powers (James Bond) ou Space Movie (Star Wars/Star Trek/Le 5e élément), et voici que c’est au tour de MacGyver d’être tourné en dérision.
MacGruber (Will Forte), c’est une arme fatale, le mec qui sait vous bricoler un bombe avec du dentifrice et des tampons usagés, celui qui est capable de venir à bout d’une armée d’adversaires avec un salsifis dans le cul, mais c’est aussi celui qui a eu sa femme assassiné, le jour de son mariage, par son ennemi juré, Dieter Von Cunth (Val Kilmer). Brisé, il vivra en ermite jusqu’à ce que le Pentagone ait besoin de lui, son ennemi d’antan ayant volé une ogive nucléaire pour commettre un attentat. Bien décidé à prendre sa revanche, il acceptera sa mission, accompagné du Lieutenant Dixon Piper (Ryan Phillippe) et Vicki (Kristen Wiig), une de ses amies.
Coupe mulet, cabriolet rouge, radio-k7 Blaupunkt, fil dentaire, punaises et cotons tiges en poche, MacGruber est paré pour aller casser des couilles (le nom de son ennemi Cunth, signifiant littéralement foufoune, a été traduit par Couille, occasionnant une multitude de jeux de mots débiles).
Se basant sur un effet connut, présenter un héros comme une ultime arme pour donner plus de poids aux bourdes qu’il enchaîne, MacGruber nous fait tout de suite penser à Hot Shots ou Alarme Fatale. D’ailleurs, en plus de parodier un héros des années 80 et nous servir une bande-originale faisant figure de best-of de cette époque, le film s’approprie l’humour absurde et débile qui y faisait fureur, et c’est d’ailleurs ce côté nostalgique qui fait que la pilule passe relativement bien. Certes le film ne vaut pas ses ancêtres, mais il faut admettre que malgré certaines scènes s’avérant un peu trop lourdes, d’autres valent leur pesant d’or, et font de MacGruver une parodie plutôt réussie. Histoire de pas trop s’emmerder non plus, Ryan Philippe assure le rôle de bras-droit chevronné, s’occupant de la partie action du film dans quelques gunfights relativement sanglants pour une oeuvre de ce genre. D’ailleurs côté gore certains passages seront à déconseiller aux plus jeunes, MacGruber étant contre l’usage des armes, préférant arracher la gorge de ses ennemis, ceci dans une évidente effusion de sang.
A noter que comme bon nombre de personnages de parodies (Zoolander, Brice de Nice…), MacGruber fût d’abord un personnage de stand-up sur la chaîne américaine de comédie Saturday Night Live.
Pour conclure, malgré quelques fausses notes, on se marre plutôt bien devant cette farce à l’humour absurde et rétro. Une bouffée d’air frais à une époque à laquelle le milieu parodique est régit par les immondes Friedberg et Seltzer (Big Movie, Spartatouille, Vampires Suck, etc).
Mention spéciale pour Val Kilmer — ressemblant de plus en plus au père Castaldi avec son goitre de veau — qui interprète à la perfection l’adversaire sale con.