Pierre Lacan, en voulant proposer des sous-intrigues à son histoire, se perd dans son récit et en oublie le principal.
On n'y croit pas une seconde, et on connait la fin dès les premières minutes.
Une réalisation bien trop fragile, trop brouillonne et trop conventionnelle pour retenir notre attention.
Un faux-suspense s'instaure, et le peu d'indices semés en route par le réalisateur laisse l'électrocardiogramme à plat.
Malgré un semblant de sursaut vers les 3/4 du film (le passage dans la forêt), Légitime Défense ne décollera jamais.
Et ce ne sont pas les soit-disant "rebondissements" qui vont changer quoi que ce soit...
On se dit alors que la fin va rattraper le tout, mais ce n'est malheureusement pas le cas.
Pire encore, c'est certainement le passage le plus raté du film, et surtout le plus scandaleux.
Balancer un nourrisson dans un étang, c'est un peu limite... Mais bon pourquoi pas, encore faut-il le justifier (si c'était un polar vachement noir, je veux bien, mais là c'est du n'importe quoi).
Bref, un film assez prétentieux, qui veut renouer avec les polars noirs des années 80, mais qui ne leur arrive même pas à la cheville. Tout n'est que caricatures et clichés (Olivier Gourmet en gros méchant, bof, ses deux acolytes écervelés, bof-bof, la fille qui surgit de nulle part et qui veut aider le héros, bof-bof-bof...)
Heureusement, Jean-Paul Rouve vient sauver l'honneur, et c'est un acteur que j'apprécie de plus en plus.
Une véritable révélation, qui paradoxalement semble mieux à l'aise dans un rôle sérieux que dans une comédie pipi-caca.
Vite vu, vite oublié.