Adaptation sous forme de film d’animation d’un autre ouvrage d’un certain Dr Seuss, auteur notamment du Grinch. Ici, place aux couleurs, à la guimauve, aux bestiaux tous mignons et surtout à une morale écologique que l’on voit venir gros comme un camion dès les premiers instants. Oui, il est question ici d’air, d’écologie, de photosynthèse, le tout mis en forme pour adresser un message bien précis aux enfants, puisque c’est avant ou à eux que s’adresse Le Lorax, à mille lieux de Moi, moche et méchant. Voulant surfer sur la vague en embauchant l’équipe technique de justement Moi, moche et méchant, Universal pictures pensait justement offrir un film d’animation à la mode, non dénué de bonne conscience. Pour ce qui est de la bonne conscience, OK, mais pour le reste, c’est franchement inégal.
Oui, Le Lorax, est un film en déca de la majeure partie des productions similaires courant sur nos écrans. Drôle mais pas beaucoup, inégal sur le plan graphique, moralisateur d’enfants, niais, dans une certaine mesure, et surtout, manquant de panache. Les personnages principaux se multiplie, aussi bien que le concept de vendre une créature animée, orange et poilue, aux enfants revient ici à de l’arnaque. Non pas que le fameux Lorax ne soit pas présent, mais la créature est reléguée bien vite au second plan, prenant le rôle du gentil sermonneur face à la cupidité, à l’industrie et à la soif que l’on connaît à nos semblables d’exploiter mère nature jusqu’à épuisement.
Inégal d’un point de vue graphique, donc. Oui, Le Lorax est un film bien trop coloré, bien trop lisse. L’on reconnaîtra cependant une certaine qualité aux plans plus sombres du film, à ce que le récit a rendu usé, vieux, obsolète. Oui, si l’on nous sert de la guimauve visuelle, l’on n’est aussi capable de beaux artifices. Dommages que l’équipe technique se soit arrêté à la palette de couleur d’une bonbonnière, trop souvent du moins. Le graphisme étant l’un des facteurs essentiel de tous films d’animation, ici quelque chose croche. Le scénario, lui, inutile de revenir dessus, lisez le pitch, tout s’arrête là.
Décevant, en regard à la concurrence, mais aussi par rapport au buzz précédent son arrivée. Il y aussi cet aspect comédie musicale déplorable, façon Disney, histoire de ne pas forcer sur les dialogues, peu de choses sont à dire. Le méchant, le concept intéressant du vendeur d’air, est sous-exploité, le gosse tendant à vouloir redonner vie aux arbres embêtant. Reste un certain Gash-pilleur, plus drôle que les autres, plus approfondi aussi, qui sauve le film à sa façon. Pas très concluant. 08/20