Après avoir co-réalisé (avec Pierre Coffin) Moi, moche et méchant (2010), Chris Renaud est de retour (en solo) avec un nouveau film d’animation, toujours produit par Illumination Entertainment (pour le compte d'Universal) et une fois de plus réalisé (ou animé) par le studio français Mac Guff. Peu connu en France (voir pas du tout pour certains), Dr. Seuss, de son vrai nom Theodor Seuss Geisel est un auteur et un illustrateur américain très populaire chez l’Oncle Sam. Au cinéma, ses œuvres ont connus bon nombre d’adaptations, avec notamment Le Grinch (2000) & Le Chat chapeauté (2003) en prises de vues réelles ou Horton (2008) en animation. Le Lorax (2012) est donc l’adaptation littéraire d’un de ses contes (écrit en 1972), cette œuvre écolo/musicale va sans grande difficulté enchanter les enfants et amuser les plus grands. Certes, la fibre écolo y est tellement présente qu’elle peut agacer les plus vieux, mais on est tout de même très loin de l’exécrable Voyage extraordinaire de Samy (2010), qui nous avait affligé une morale écolo exaspérante. L’intrigue se déroule dans un futur indéterminé, au cœur d’une petite ville où tout est artificiel, faute d’avoir privilégié la protection de l’environnement, les enfants qui se baignent dans les rivières en ressortent comme irradiés (ils sont vert fluo), il n’y a plus aucun arbre, à part des reproductions en toc et qui s’illuminent au grès de vos envies et des saisons, l’air que l’on y respire est aussi artificiel, il est fabriqué et commercialisé (en bouteille) par un homme d’affaire véreux, bref si la joie de vivre se fait ressentir (les habitants chantent et dansent), on constate tout de même que vivre dans un univers factice (avec pelouse synthétique) à ses limites. Et un beau jour, pour conquérir le cœur de sa jolie voisine, le jeune Ted décide de partir en quête d’un "vrai" arbre et pour cela, il va devoir s’éloigner de sa petite ville où il découvrira alors la terrible vérité, qu’en dehors de Thneedville, la végétation a définitivement disparu et que l’air y est (pratiquement) irrespirable. C‘est à ce moment-là qu’il fera la rencontre du Gash-pilleur, un ermite qui va l’emmener à la découverte du Lorax, une créature orange et affublé d’une immense moustache, qui lutte tant bien que mal pour la protection de la nature.
Un film d’animation écolo est rarement signe d’une bonne nouvelle, la plupart des précédentes tentatives en la matière ayant été décevantes (excepté Wall•E - 2008), il faut bien admettre que cette fois-ci, on y adhère sans le moindre mal. L’animation est fluide, les couleurs chatoyantes (avec ces arbres laineux aux couleurs fluo), le film alterne fable écologique et film musical avec beaucoup d’aisance, les personnages y sont attachants (voir mignons pour certains), du Lorax, en passant par les oursons ou les espèces de poissons, sans oublier cette 3D relief immersive ! Drôle, touchant et entraînant à la fois, nos craintes sont rapidement estompés et on profite pleinement du voyage (et du dépaysement) aux couleurs acidulées. Sachez enfin que l’on retrouve Danny DeVito derrière la voix du Lorax et dans la version française, c’est François Berléand qui prend le relais (ayant découvert le film en VF, le résultat s’avère tout à fait satisfaisant).