Produit par les mêmes trublions qui nous avaient fourni le très sympathique "Moi, Moche et Méchant", et tenant de la série " Dr Seuss' " (avec pour référence notable l'excellent "Horton"), nous avions là toutes les armes nécessaires pour passer un très bon moment de divertissement.
Dès les premières images nous retrouvons d'ailleurs instantanément l'univers graphique de Horton, et nous insisterons sur ce point : les images superbes sont le seul point positif d'une heure trente d'ennui.
L'introduction par ailleurs est déjà annonciatrice que quelque chose cloche, puisqu'on commence par une pure scène de remplissage, une chanson. Et c'est là le défaut majeur du film, les créateurs n'avaient pas grand chose à faire passer comme message. Le message est simple : sauvons les arbres, ayons une pensée pour la planète. Je n'ai absolument rien contre l'écologisme, mais encore faut-il savoir le défendre. Et à part marteler en boucle "vive la nature", on ne ressort pas grand chose. Tout ça pour dire que quand les argumentaires sont creux, il est très difficile de combler les trous, et on ressent tout le long la peine à trouver des idées pour allonger désespérément le film.
Outre cela, le deuxième défaut majeur est le Lorax lui même. Quand on donne le nom d'un personnage au film, on s'attend à ce que ce personnage soit le héros. Or à part arriver (pardonnez moi l'expression) avec un rai de lumière dans le cul et repartir de la même façon, le Lorax est (pardonnez moi l'expression à nouveau) aussi utile qu'une bouse de vache à Wall Street. Il pointe du doigt, tente une fois ou deux de s'énerver, mais il brasse surtout du vent.
Qui plus est, on peut douter qu'il soit réellement le personnage principal, puisqu'on le voit beaucoup moins que Ted, jeune ado de douze ans qui est bien sûr le seul à même de sauver la nature (pour sauver le monde il faut être majeur, c'est dans les textes de loi du héros, il a été obligé de prendre un cran en-dessous).
A parler du héros, nous savons tous que la valeur du héros se mesure à l'aune du pas beau vilain qui lui sert d'ennemi. Or nous avons deux problèmes de taille dans le Lorax. Le premier est de définir clairement le vrai méchant de l'histoire. Est-ce le gash-pilleur, jeune homme perdu ne rêvant que d'accomplir de grandes choses pour épater une famille qui ne lui témoigne aucune reconnaissance, ou O'hare un businessman exploitant à fond le moutonnisme de la masse, prête à payer des fortunes pour pouvoir respirer de l'air pur ?
Le deuxième, directement lié au premier, est que si aucun des deux ne se dégage comme vrai méchant, c'est qu'aucun des deux n'a un véritable charisme à (pour la dernière fois pardonnez moi l'expression) faire trembler le caleçon de Chuck Norris.
Si l'on devait résumer le premier est seulement naïf là où le second est seulement bête comme ses pieds.
Nous passerons aussi en revue l'inutilité complète d'avoir produit le film en 3D. Il n'y a aucune scène exploitant cet aspect, ce qui est d'autant plus regrettable que nous parlons bien des mêmes qui ont sorti "Moi, Moche et Méchant", film qui utilise pour sa part parfaitement les ressources de la 3D. Seraient-ils tout à coup devenus faignants ?
Pour conclure nous dirons que malgré quelques gags sympathiques, Le Lorax ne mérite pas le déplacement.