Après « La femme de mon pote », comédie molle du genoux question provocation, “Tenue de soirée” pourrait se présenter à la fois comme un sursaut et une apologie LGBT avant la lettre. C’est sur ce « message » que les médias dits progressistes saluèrent le film. Malheureusement pour eux ce n’est pas ce que montre cette charge phallocratique poussant la misogynie à un stade inégalé. La trajectoire de Monique est d’ailleurs édifiante : tyrannique avec les faibles, veule limite prostituée, craintive devant les forts et vengeresse sur ceux qui l’aiment, elle récoltera ce qu’elle a semé. Synthèse d’une garce bruyante, arriviste, menteuse, voleuse, idiote et méchante. En face Antoine (Michel Blanc), un type bien, un peu coincé et sans envergure qui à le malheur d’aimer Monique et donc de lui servir de souffre douleur. Arrive Bob (Depardieu), macho homosexuel, cambrioleur sans honneur, hâbleur et cultivé, qui impressionne le couple.
Il emballe difficilement Antoine qui progressivement, par amour, se transformera en femme, au cours d’une descente aux enfers méthodique où paradoxalement il pense retrouver un peu de dignité
.
Depardieu suivra le même chemin, s’avilissant lui même au fur et à mesure qu’il avilit les deux autres
. Car la condition féminine est ainsi, selon Bertrand Blier. De cette démonstration nauséabonde mais brillante sort un épilogue du genre femme ou transsexuel c’est du pareil au même : ce n’est bon qu’à ça. Au passage quelques bourgeoises (Mylène Demongeot, Caroline Sihol) en prennent pour leur grade, sans oublier un portrait au vitriol d’un millionnaire dépressif, pervers et débauché (Jean-Pierre Marielle). Après vingt première minutes exceptionnelles, comptant dans ce que le réalisateur a fait de mieux, ponctuées de réplique percutantes, l’accumulation de mauvais goût fait que la mayonnaise finit par se trier et que toute la deuxième partie se regarde avec un détachement qui frôle l’ennui. Ainsi, bien que le dernier quart d’heure suive simplement une trajectoire logique, il semble partir en choucroute par la faute d’un script mal travaillé. Personnellement si je suis souvent nuancé sur « l’éternel » féminin, je pense qu’il vaut infiniment mieux que cette charge d’une misogynie pachydermique, à la limite de l’indigeste et finalement contre productive. A voir uniquement pour ceux qui ont besoin de se défouler de la frustration conjugale.