Le Fameux P..... de Film est sans conteste, virtuose, transgressif, il caracole dans son vertige de rendre l'ordinaire sublime, d'en tirer une essence nouvelle, un geste à la Bertrand Blier !
Tenue de Soirée, n'est que le troisième longs-métrages que je découvre de ce fantastique réalisateur, j'en ai un peu honte je l'avoue, mais j'accorde néanmoins qu'en si peu de temps j'assimile toute la démangeaison de poil à gratter qu'il distille ici et là pour parachever le tragique et l'assimiler à un comique fantasque, lunaire et visionnaire. Cette ultime conversation de bistrot, passé son image première, m'a je l'avoue ( encore ! ) vraiment secouer ! Les paroles de Monique, notamment ...
Avant d'en finir, prenons les choses dans l'ordre, non pas qu'il en soi forcément indiqué, le contraire en serrait d'ailleurs peut-être tout aussi intéressant, faisons preuve d'un peu de formalisme, tout le film n'en dépeint qu'une défiance, alors ne froissons personne et équilibrons la balance. Le film commence par une scène inaugurale ou le bal lâche de suite ses mots, déploie son sens de l'image, cette mouvance qui se croise et dénivelle une hauteur dans l'exquise mise en relief d'une rencontre impromptu, improbable, des passages inoubliables ! La suite, une aventure encore plus folle, des casses qui ont une case, un gueuleton lugubre, des nuits et des jours qui chassent toutes routines, une course qui succède à une autre avant que l'histoire ne chavire encore ... Comme c'est bon !
La crise d'Antoine à Bob, dans la cuisine ( mon moment préféré du film ! ) est jubilatoire par l'intention, le regard, mais aussi par le jeu de ses protagonistes dont je n'ai jusqu'ici, pas encore su remarqué l'importance de leurs implications. Miou-Miou, Gérard Depardieu, Michel Blanc et la valse de seconds rôles, s'inscrivent dans le monde farfelu de Blier. Ils en sont le cœur. De ces portraits, pas toujours reluisants, ressurgissent toutes la tendresses de son metteur en scène, magnifiés par des interprètes aux petits oignons ! La tambouille vire à la quintessence.
Cette histoire d'amour, un peu paradoxale, est servit par la musique d'un Gainsbourg qui semble s'être bien éclaté ... Une contagion franchement bienvenue.
" - J'essaye de vivre avant de crever ! " Retenons cela !