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Nicolas S.
93 abonnés
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3,5
Publiée le 5 juillet 2020
Avec "Tenue de soirée", Bertrand Blier brise beaucoup de tabous. La mention "tous publics" dont bénéficie aujourd'hui le film me paraît d'ailleurs exagérée car le film va loin, graphiquement comme dans son histoire.
Blier ne se prive de rien : montrer ses acteurs entièrement nus, faire de l'humour sur l'homosexualité, les travestis, les violences sur les femmes ou même la prostitution.
Forcément, "Tenue de soirée" est transgressif. Mais, il dégage une telle humanité qu'on ne le prend pas comme de la provocation gratuite mais comme un hommage attendri du réalisateur à l'égard de ceux qui étaient considérés comme des marginaux en 86.
Il offre à ses acteurs, qui donnent d'ailleurs beaucoup d'eux mêmes, des répliques ciselées, qui rappellent parfois celles de Michel Audiard, et qui sont devenus cultes.
J'ai regardé "Tenue de soirée" précisément pour ses dialogues, et j'ai découvert qu'il avait bien plus à offrir : de l'humanité donc, mais aussi un jeu théâtral et une histoire rarement vue ailleurs.
L'art de briser les codes selon Bertrand Blier. Imaginez l'impact qu'a pu avoir un tel film à sa sortie en 86, surtout en connaissant les mœurs de l'époque. Même douze ans après la sortie des Valseuses, l'esprit polar libertin est toujours à l'honneur du paysage cinématographique de Blier. Alors oui, ce mec brise les codes et l'assume pleinement en levant bien haut le majeur. Ne soyez pas gênés en regardant Tenue de soirée, car c'est un moment d'une extrême douceur en réalité. Il faut seulement se laisser aller à cet univers décalé, à contre courant du moindre tabou. On piétine dans l'absurde, le vulgaire, la violence même, mais n'oublions pas la poésie, la beauté des mots. Confier un tel script à Depardieu revient à confier son or à Fort Knox, on sait pertinemment qu'il en fera sa madeleine de Proust avec un talent théâtrale et une prestance inégalable. Tenue de soirée joue à fond la carte du carpe diem, le lâcher prise et la spontanéité dans toute sa splendeur. Il rend à l'homme ce qui lui correspond, ses imperfections et ses vices. Blier se cogne éperdument du qu'en dira t'on, et dépeint les homosexuels comme des obsédés capricieux, des petites salopes. L'image habituelle d'un Michel Blanc passif et loser est là pour rappeler que rien n'est jamais acquit, et qu'un revirement peut survenir à tout moment dans la vie d'une personne. Bienvenue dans la décennie 80, réactionnaire et anticonformiste. Même si la fin prête à sourire du manque d'inspiration, je tiens à saluer l'interprétation des trois acteurs au sein d'un si inattendu triangle amoureux. Un grand classique qui ne perd aucunement de son charme et de son audace. 4/5
Ce film réalisé par Bertrand Blier et sorti en 1984 est vraiment excellent mais surtout, il m'a énormément surpris ! C'est le premier film de Blier que je vois, je ne connaissais donc pas du tout son style et je ne m'attendais pas du tout à ce genre de film. C'est l'histoire d'un couple au bord du gouffre qui rencontre Bob, un bisexuel cambrioleur qui va changer leur vie. J'étais déjà très intrigué par le synopsis, je savais qu'il y avait une histoire d'homosexualité et à l'époque où le film est sorti, cela a dû être très provocateur ! Mais il n'y a pas que cela, il y a aussi ce triangle amoureux très bien fait qui ne fait pas du tout cliché. C'est même tout le contraire, ce n'est pas le genre de triangle amoureux que l'on voit dans les séries américaines pour ados, ici nous avons quelque chose de violent et de profondément sincère. Je pense que l'homosexualité est surtout présente pour choquer les mœurs de l'époque (qui pourrait d'ailleurs en choquer encore de nos jours), de même que le travestissement même si elle est très bien représentée et ne tombe pas dans les clichés. Mis à part quelques scènes de ménage qui font un peu clichées par moment mais ce n'est pas par hasard et ce n'est pas non plus un manque de respect, enfin en tout cas, ce n'est pas du tout comme ça que je l'ai perçu. Il y a de nombreuses façons d'interpréter le film, on peut vraiment le voir sous de nombreuses facettes tellement il est riche donc cela dépend entièrement du spectateur. On ne s'ennuie pas non plus, le rythme est soutenu du début à la fin, il n'y a pas de présentation, nous sommes directement balancé dans la vie de ces trois personnes, c'est presque du voyeurisme. Il n'y a pas vraiment de fin officielle non plus, les choses s'arrêtent à un certain moment, c'est tout. On a même envie d'en voir plus, de voir ce que devient ce trio si marginal. Les dialogues sont excellents même s'ils sonnent un peu trop théâtraux par moment mais c'est sûrement parce-que c'est du cinéma d'auteur, dirons-nous. Les acteurs sont tout aussi excellents, nous avons principalement Gérard Depardieu, Michel Blanc et Miou-Miou qui se surpassent et qui sont très crédibles dans leur personnage. "Tenue de soirée" est donc un film pour lequel je suis tout simplement tombé sous le charme et que je trouve très intéressant sur de nombreux points.
Antoine et Monique ont une vie désastreuse. Une roulotte, pas d’argent, un horizon gris et des querelles sans fin. Deux tristes beaufs comme les rues parisiennes en déjettent à toute heure. Mais les choses sont peut-être en train de changer. En pleine scène à l’écart dans un dancing ringard, ils tombent main à nez sur leur destin : Bob, Crésus des cambriolages, disciple d’Epicure et folle affichée. Elle se pâme devant lui, il préfère son mari. Michel Blanc aime Miou-Miou qui admire le grand et gros Gérard qui se taperait bien le petit chauve à moustache. Variation sur le thème du triangle amoureux, entichée de la gouaille de Blier et de la présence d’un casting de choix, Tenue de soirée reprend le ton absurde et farceur cher au réalisateur, son ironie pince-sans rire qui met autant en joie qu’elle peut rendre mal à l’aise. Les situations improbables s’accumulent au risque de perdre le spectateur, qui s’accroche pourtant depuis qu’il connait Les valseuses. Le cinéaste aurait tort de se priver, les deux films sont ses plus gros succès. Alors si vous avez le goût du risque, enfilez votre plus beau costume, débouchez une bouteille de Bourgogne et surtout, débranchez le neurone.
Film, à la base, devant être interprété par le trio des Valseuses (Depardieu-Miou-Miou, Dewaere), Tenue de soirée permit à Michel Blanc d'amorcer un tournant plus sérieux dans sa carrière qui sera confirmé avec Monsieur Hire. Avec Depardieu et Miou-Miou, il forme un trio succulent à la fois drôle et dramatique. Cette équipe est servi par les dialogues mémorables de Bertrand Blier. Comme souvent, le réalisateur de Buffet froid privilégie essentiellement son talent de dialoguiste car il se permet de ne pas toujours être psychologiquement crédible et de faire des ellipses temporelles assez importantes (la réconciliation de Monique avec le couple Bob-Antoine). Toutefois, il garde tout de même présent une ligne narrative continue, ce qui empêche de décrocher comme ce pourra être le cas avec ses films suivants. Il faut également noter la très belle musique de Serge Gainsbourg qu'il reprendra pour certaines chansons telle que Oh Daddy oh ou Ouvertures éclair pour l'album de Charlotte Gainsbourg sorti la même année : Charlotte for Ever. Ainsi, Blier nous offre une de ses meilleures oeuvres avec ce film jubilatoire, à mille lieux de l'autre scénario traitant de l'homosexualité sur lequel à travaillé Blier : le catastrophique Pédale dure.
Comme souvent chez Blier la part belle est donnée aux acteurs servi par des dialogues ciselé (pas toujours égaux cependant dans ce film). Michel Blanc trouve ici un de ses rôles les plus marquant face à un Depardieu expansif au possible jouant à la fois sur l outrance et le naturel. Pas mal de scènes sont vraiment marquantes comme l engueulade dans la cuisine ou la scène avec le couple qui s emmerde avec une apparition géniale de Jean Pierre Marielle.
A nouveau, B. Blier fit scandale avec cette comédie qui traite de thèmes tout simplement hallucinants et très modernes (l'homosexualité est traitée sans aucune caricature, loin des exubérances qui ont précédées et qui suivront). L'histoire est bien menée mais comme toujours chez Blier, le verbe et le jeu des acteurs sont les gros points forts, au détriment d'une mise en scène un peu trop classique et statique. Dialogues d'une drôlerie exquise, parsemée de répliques cultes (j'adore "c'est le printemps dehors et tu m'a même pas emmener voir les bourgeons", paroxysme d'une engueulade haute en couleur), le tout mis dans la bouche d'un G. Depardieu excellent, un M. Blanc énorme et hilarant ou encore une Miou Miou géniale. Drôle, rentre dedans, anti-conformiste, bousculant la bienséance, une comédie sans réel temps mort, sensible et assez profonde.
Je ne l'ai jamais caché, j'aime Blier. Un film typique du fils Blier. Vulgaire, drôle, dialogues décapants, situations cocasses, acteurs qui s'en donnent a coeur joie, une histoire fun...du très bon Blier. C'est vu et revu, mais je m'en lasse pas. Du cinéma français comme on en fait et fera plus de nos jours. Bertrand Blier au top de sa forme. Une grosse comédie made in France!
Un film dérangeant et jouissif sur le désir et le genre. Les acteurs - Depardieu, Blanc, Marielle et j'en passe - et les dialogues - Blier dans le texte - sont formidables.
Bertrand Blier est sans doute un grand réalisateur, qui s'est entouré de grands acteurs. Je n'ai rien retenu de ce film, sauf du vulgaire, peut être choquant pour les bourgeois de l'époque... mais sans intérêt.
Bertrand Blier, fidèle à lui-même comme s'il n'avait pas la moindre pensée pour ce style ayant voulu sa notoriété. Blier, et toujours son mot ou son geste qui choque. Depardieu, Michel Blanc et Miou-Miou absolument parfaits dans leurs rôles androgynes semblant se faire l'aveu de tabous jamais démystifiés. Une histoire qu'on a dotée de textes fameux, qui seraient riches en répliques cultes si lesdites seyaient à dîner. Une histoire, par contre, qui soulève des questions un peu frustes ; d'habitude, derrière le champ lexical ithyphallique du réalisateur se cachent des interrogations sociales, mais on est bloqué à se questionner sur la sexualité de ses personnages. Et c'est à peu près tout. La morale est une digne revendication égalitaire – qui parle et agit –, mais il nous manque le comique et la satisfaction d'une conclusion dépassant au moins métaphoriquement la stature d'un Depardieu grassouillant.
Quel plaisir de regarder un acteur génial au meilleur moment de sa carrière, servi par un excellent casting et des dialogues géniaux ! Michel Blanc se révèle être fait pour le rôle qui lui a été attribué, bien que ce rôle était supposé revenir à Patrick Dewaere. La différence de gabarit et de style entre Blanc et Depardieu ne fait qu'ajouter au comique de la mise en scène. Miou-Miou est, encore une fois, très bien mise en valeur par Bertrand Blier... Si la seconde partie du film était aussi géniale que la première, on aurait pu parler de chef d'oeuvre. Dommage.
Chef d'œuvre d'une époque révolue où les metteurs en scène les acteurs prenaient des risques !!!Bien évidemment dans un monde "moderne "standardisé pour les "plateformes "formatés par le politiquement correct ,ce film est un ovni.Les dialogues de Blier un trio d'acteurs au sommet et la musique magnifique de Gainsbourg rien de tout cela n'est possible aujourd'hui. Un film pareil aujourd'hui est impensable juste en imaginant la tronche du monde du cinéma réuni aux Césars....Putain de film extraordinaire.