Votre avis sur Quo Vadis ?

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Publiée le 4 février 2017
Quo Vadis, version 1912, est un péplum intéressant, un, si ce n’est le premier du genre, et malgré un résultat inégal, il y a de très bonnes choses, surtout pour un film aussi ancien.
Le film ne brille certes pas franchement pas les effets de mise en scène. Plan fixe, souvent à distance égale des personnages, il n’y a pas une énorme recherche sur les cadrages, sur les effets de perspective. La mise en scène est assez alimentaire pour ainsi dire. Néanmoins, le métrage est impressionnant de par ses décors, avec une reconstitution d’époque qui nous plonge sans aucun souci dans le Satyricon de Pétrone par exemple, avec ses orgies, ses festivités aussi malsaines que luxueuses. Ce n’est pas forcément une Rome très historique (quoique), mais c’est surtout une Rome opulente et débauchée comme on peut la rêver au cinéma. Très belle reconstitution, et quelques scènes très spectaculaires. La dernière partie tout spécialement, qui reste un morceau mémorable par le caractère iconique des scènes montrées (les lions, l’incendie de Rome…).
Quo Vadis c’est aussi une bonne histoire. La première partie pourra parfois lasser un brin car on a le sentiment d’assister à une succession d’orgies, de festins en tout genre. L’histoire avance, et les pions se déplacent bien, mais le contexte des scènes est un peu redondant, et l’action n’est pas vraiment là. Il faut attendre une seconde partie spectaculaire pour voir le film atteindre un rythme percutant, et révéler vraiment ce qu’il a sous le pied. Malgré tout, s’appuyant sur l’excellent roman du même titre, l’intrigue est solide, marquée certes par un christianisme prosélyte qui pourra en rebuter certains, mais encore une fois c’est là très subjectif et je ne juge pas les choix faits. Prenant, sombre et dramatique, Quo Vadis est un film qui n’hésite pas à se montrer méchant, et cela donne indéniablement du piment à ce film par rapport à pas mal de péplums plus tardifs, souvent sans grand relief sur le fond, et sans le budget nécessaire.
Le casting est lui aussi très bon dans l’ensemble. Il y a beaucoup de personnages, ce n’est pas forcément favorable en principe à l’écriture de chacun, mais ici pas de souci. Le réalisateur pose bien les caractères, et les interprètes sont suffisamment efficaces dans leur jeu pour bien se démarquer. Malgré une belle galerie d’interprètes, parmi lesquels je retiendrai spécialement Augusto Mastripietri et Amelia Cattaneo j’ai surtout été très impressionné par Bruto Castellani. Ce dernier a parait-il atteint une grande notoriété avec ce rôle, et je le comprends tout à fait. Il transcende chacune de ses scènes par son physique et son jeu plein de vigueur.
Quo Vadis version 1912 n’est pas un film parfait, mais c’est un bon péplum qui mérite tout à fait le visionnage. Luxueux et reposant sur une matière solide, il n’est pas parfait mais est loin d’être ridicule. En tout cas, bien moins que nombre de productions plus tardives. 3.5
3,0
Publiée le 14 mai 2021
La version vue est de 1h42, on est dans les premières années du long métrage (plus de 1h, premiers en 1905-06), le film est sorti en avril 1913 et fut un succès car c'est un film à grand spectacle réussit par sa maitrise de l'intrigue et des points de vus fixes à cette époque mais avec une recherche intéressante de plus c'est une vrai adaptation fidèle du roman à succès de 1895/96 de Henryk Sienkiewicz. Par contre le fait que les encarts soient un résumé de ce qui est montré ensuite est comme un effet théâtral qui est une idée compréhensible mais moyenne qui gêne finalement (n'est ce pas un peu l'équivalent du spoiler). Les acteurs sont encore et c'est aussi compréhensible assez figés et théâtralisant leurs gestes mais ils font en continu le salut romain qui ressemble pas mal à celui qui sera de mise quelques décennies après et c'est un peu trop. Ce sont des moins récurrents de ces premiers films. Sur le contenu de l'histoire la critique serait la même que sur le roman de base, le contenu chrétien reste assez limité à des traditions même s'il est mention du pardon et est un peu noyé par du manichéisme montrant Neron comme un crétin malfaisant qui ne pense qu'à se flaire flatter pour ses poèmes, les romains étant basiquement avec cette mauvaise réputation avalisée par le goût gore des jeux du cirque et des orgies. L'intention du film est moins dans le contenu que dans la maitrise du spectacle visuel, sa cohérence à différents points de vue. C'est une difficulté du muet on voit les acteurs parler mais le verbal reste restreint aux encarts aussi ce film montre aussi ces limites ; on peut ressentir qu'il manque une dimension dans l'expression de tonalité et nuances qui ne sont pas compensées par beaucoup de figurants qui ici sont souvent des esclaves ni par du spectacle peu réjouissant à certains moments.
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