Mêlant images d’archives, interviews et reconstitutions, ce film retrace l’ahurissante histoire vraie de l’Unité 731, un camp militaire secret japonais (dirigé par le général Ishii Shiro) spécialement créer dans le but de développer des armes chimiques et bactériologiques pendant la Seconde Guerre Mondiale. L’unité s’était fait une spécialité de tester toutes sortes d’expériences aussi bien sur des enfants, des femmes (enceintes) et des prisonniers de guerre. Reconnue coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ce film retrace son histoire.
Ce n’est pas la première fois qu’un film s’intéresse au 731部隊. Par le passé, nous avions déjà eu droit à Men Behind the Sun : Camp 731 (1988), ainsi que 3 autres opus entre 1992 & 1994. Ce qui n’était que de la fiction (largement inspirée de faits réels), cette fois-ci, Andrey Iskanov pousse le curseur encore plus loin puisqu’il y inclut de rares images d’archives et des interviews (uniquement celles d’Anatoly Protasov, un traducteur militaire ayant participé au procès).
Catalogué comme étant l’un des films les plus dérangeant & malsain qui puisse exister (difficile de l’affirmer, bien d’autres, plus confidentiels, s’avèrent être tout aussi crades & gerbatoires), le film a bien évidemment été, soit censuré, soit interdit aux moins de 18ans lors de son exploitation sur support dans les rares pays où il est sorti. Ames sensibles, ce film vous est clairement déconseillé tant celui-ci s’avère être un déversoir d’images toutes plus sales, ignobles et vomitives. Si vous n’avez jamais vu le film Camp 731 (1988) de Tun Fei-Mou, celui d’Andrey Iskanov risque de vous donner des sueurs froides, pour les autres, attendez vous à voir une version longue, trop longue et dont la mise en scène se veut bêtement arty & masturbatoire (des jeux de lumières & de montages), pour un sujet aussi délicat, ce n’était peut-être la meilleure idée.
Armez-vous aussi de patience, car ce dernier est étiré sur plus de 4h, avec des plans en boucle ou silencieux (rares sont les lignes de dialogues, si bien que vous risquez fort de vous endormir devant pour peu que vous soyez habitués à voir des films d’horreur dit "underground"). Intégralement filmé en noir & blanc, alternant avec les images d’archives et interviews en couleurs. La mise en scène alterne avec quelques images d’archives et de très nombreuses reconstitutions (avec un côté "35mm" comme pour mieux perdre le spectateur entre les images réelles et fictives). Le film s’avère bien trop long pour ce qu’il a à raconter mais cela n’a pas empêché le réalisateur de l’étirer à outrance (le film est scindé en 2 parties de 128min chacune (dont 12min rien que pour le pré-générique et les génériques de fin de chaque partie).
Pendant près de 4h25, on assiste donc à un patchwork d’images dégueulasses, d’expériences et autres exactions commises par les japonais sur leurs cobayes
(scènes de tortures où une jeune femme se fait arracher toutes les dents sans anesthésie (la scène dure 4min !), une expérience de radiations, des recherches sur les maladies sexuelles en inoculant la Syphilis et la Gonorrhée (des hommes furent infectés par ces maladies et obligés de s’accouplés de force avec des femmes saines), vivisections et divers tests de gaz (moutarde, dichlore, cyanure d’hydrogène, phosgène, …), tests de bombes au phosphore pour en connaître les conséquences sur l’organisme (séquence assez impressionnante, avec la tête du cobaye qui se désintègre de l’intérieur), bactéries de lèpre et de tuberculose cultivées pour infecter des cobayes (transmises via des blattes, elles-mêmes insérer de force à même le vagin), expériences de températures extrêmes et celles dans la chambre de pressurisation afin d’étudier les effets de la décompression sur l’organisme).
En dehors de ces innombrables actes de tortures, le film n’hésitera pas non plus à nous déverses son flots d’images macabres
(des peaux nécrosées et bouffées par les vers, un accouchement hardcore, une jeune femme qui se fait scalper le visage entier, des charniers de cadavres et autres séquences qui font froid dans le dos, comme lorsqu’ils utilisent une scie à métaux pour couper divers membres (cranes, pieds, bras, mollets, chevilles, …), sans oublier cette scène purement gratuite et au combien inutile : celle où ils cisaillent un gland !).
Une œuvre jusqu'au-boutiste qui se complait à mettre en boite des séquences abjectes à travers une vision stylistique. Peut-être aurait-il été plus sage de favoriser l’aspect documentaire plutôt que de nous livrer une mise en scène aussi rentre-dedans et vomitive.
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