Le premier G.I. Joe, Rise of the Cobra, était un excellent blockbuster particulièrement réussi dans ses scènes d’action parfois dantesques et son casting efficace (Saïd Taghmaoui et Channing Tatum étaient excellents).
Pour sa suite/reboot, on repart avec de nouveaux acteurs, des nouveaux scénaristes et un nouveau réalisateur, issu de nulle part ou presque, Jon M. Chu. Channing Tatum disparaît au bout de quelques minutes et seuls Ray Park et Byung-Hun Lee sont vraiment de retour, dans une storyline très satisfaisante, malheureusement un peu distante du film principal. On a le bonheur d’y retrouver RZA et une séquence absolument magnifique à 90° sur une falaise. Dommage qu’elle soit si mal collée avec le reste du film et que Snake Eyes manque terriblement à la première heure.
Cependant, elle permet à The Rock, ou plutôt Dwayne Johnson comme il faut l’appeler aujourd’hui, d’exprimer tout son potentiel. En effet, cet homme respire et transpire le fun. Ses seules apparitions à l’écran sont un bonheur tant The Rock amuse le public, de par son physique, qui appelle les scènes de combat incroyable que par son talent pour la comédie, capable de déclamer des répliques débiles avec ce qu’il faut de second degré. Il est entouré d’un supporting cast de talent, dont on ressortira Adrienne Palicki, bien plus qu’un faire-valoir, Jonathan Pryce, qui joue les méchants comme personne (son passage avec ses missiles nucléaires est à mourir de rire, à l’image de sa démonstration de kung-fu dans Demain ne Meurt Jamais), Bruce Willis, qui cachetonne avec plaisir, tout en dézinguant une dizaine de type en autant de temps d’écran, Walton Goggins, dont la scène est un écrin pour son talent et Byung-Hun Lee, très convaincant. Il est alors dommage de voir que les méchants sont bâclés et la fin très rapide, même si elle s’échappe des conventions du film d’action new gen.
En effet, d’habitude, dans un film de ce genre, on a la présentation du groupe, une grosse scène d’action, un passage où on apprend le plan des méchants, les gentils tentent de les arrêter, manquent leur coup, se font réprimander par les autorités compétentes, alors les méchants détruisent un énorme monument, les gentils se reforment et explosent les bad guys. Ici, les méchants détruisent Londres, comme vu dans la bande-annonce, mais la fin de l’intrigue se trouvent dans cette scène et jamais a-t-on la réaction des britanniques. Etrange…
G.I. Joe : Retalation est un très bon blockbuster qui maintient le niveau de son prédécesseur tout en étant très différent de celui-ci, mais qui passe après, ce qui est sans doute son plus grand défaut. Cependant, la sincérité du film doit être signalée. Jamais il ne prend son spectateur avec cynisme et ne prend son sujet par-dessus la jambe. Et c’est sans doute sa plus grande qualité.