Voilà la suite plutôt attendue de GI Joe, qui débarque enfin sur grand écran après un histoire tumultueuse. Après avoir annoncé son report d'un an pour conversion en 3D, les producteurs s'étaient également montrés mécontents de la mort trop précoce du personnage de Channing Tatum. Le scénario fut donc remanié, pour occulter totalement cette dernière, et des scènes furent retournées. Maintenant que Conspiration a trouvé son chemin jusque dans les salles obscures, examinons un peu son cas. Le premier était, en deux mots, un monstre d'action ébouriffante, ultra jouissif, sans temps morts, bourré à raz bord d'effets spéciaux d'ILM, et assumant totalement son statut de divertissement du samedi soir pour mieux servir cette noble cause. Le second semble déjà plus ambitieux au niveau de la trame qui se prête à moult rebondissements ; hélas ces derniers se révèlent centrés sur de l'action plutôt que sur de réels ressorts dramatiques. L'aspect sombre est joliment foiré malgré un essai de rendre un méchant inquiétant (plutôt ridicule toutes ces scènes où les deux présidents ses font face), personnellement je râle qu'on ne voit pas davantage le Cobra commander, plus classe qu'auparavant suite à une application du « syndrome Dark Vador ». Les nouveaux protagonistes s'en sortent pas mal : Dawne Johnson en gros bras pas très attachants malgré ses efforts clairement indiqués sur ce côté là, il rempli néanmoins sa part du contrat, Bruce Willis moins embarrassé par ses clichés typés McLane que d'habitude, quant aux autres ils ne font rien de plus ni rien de moins que ce qu'on leur demande. Mais venons-en au principal : l'action. Alors chose (relativement) navrante, il y a pas mal de combats gratuits, qui agacent pour qui suit un minimum l'histoire. Cependant certaines séquences valent le coup : la formidable assaut sur la montagne, vertigineux et ultra-jubilatoire, plein de sensation forte, surtout en 3D qui se montre ici presque indispensable pour sentir son cœur battre, est le clou du spectacle. Le reste ressemble trop souvent à un jeux vidéo de luxe, sans fulgurances de la caméra (Sommers, le réalisateur de GI Joe 1, se débrouillait nettement mieux à ce niveau là) qui offre un cadrage banal ou totalement au service de la 3D. Reste ensuite le final, frôlant la mention « putain de morceau de bravoure », mais se révélant assez frustrant, et pour cause, on se tartine un méchant de seconde zone pas très impressionnant, et c'est tout. Rhaaaa ok l'approche en tank de Dwayne Johnson et le duel valent le coup, on s'en prend plein la gueule, John M. Chu s'est montré très généreux mais on aurait voulu clôturer ça sur du plus lourd. On ressent donc l'énervante impression d'être en train de regarder un épisode de transition, entre un démarrage en force et une conclusion en apothéose, l'épisode 2 reliant les deux et essuyant les plâtres. Dommage car il y avait un beau potentiel à exploiter davantage.