Bon, ben une déception lourde et franche que cette version des Tortues Ninjas, après celle, un peu datée mais sympathique de 1990.
L’énorme souci vient déjà de l’histoire. Non mais là ce n’est juste pas possible. Il n’y a rien, c’est du vent en barre. La genèse des tortues en question est plus que chaotique, les gags peinent à convaincre, le rythme est nerveux mais au service d’une narration foireuse et d’une superficialité qui confine au génie. Il n’y a en effet aucun relief dans ce film, pas d’émotion viable, pas d’humour qui fait mouche, pas de scènes d’action pertinentes, en fait le film passe et on se demande ce qu’il propose, si ce n’est un alignement de scènes vaines et souvent déjà vues qui ne sont jamais vraiment mises en valeur.
Ce souci se retrouve avec les personnages. Les tortues n’ont vraiment guère de relief, elles sont peu attachantes, le meilleur est peut-être Splinter, mais enfin c’est peu vu qu’il n’apparait pas énormément. Côté méchant c’est atterrant, avec un super-méchant complétement loupé et un acolyte dont le personnage est en carton-pâte et avec lequel William Fichtner essaye tant bien que mal d’exister. Au milieu de cette cata on trouve Megan Fox en April O’Neil. Bon, elle est passable, mais il faut reconnaitre qu’elle peine à jouer l’étonnement lorsqu’elle voit les tortues la première fois. Son personnage ne vaut d’ailleurs pas grand-chose non plus, mais elle fait ce qu’elle peut avec son physique et les moyens du bord.
Visuellement le film est peu digeste. Entre une photographie totalement trafiquée aux couleurs improbables et d’une laideur pénible et des effets spéciaux à gogo fait à l’arrache ce film n’est pas du tout à la hauteur des attentes. Surtout je trouve vraiment désagréable cette débauche d’effets visuels pour des scènes grandiloquentes qui ne ressemblent au bout du compte à rien (dans la neige, le final). En plus on est très loin du soin du détail apporté à des grosses productions comme Transformers, et du coup tout sonne toc, même les tortues dont on ne peut pas dire qu’elles soient franchement mémorables sans être vraiment loupé. Là-dessus il faut ajouter une mise en scène d’un Liebesman qui n’est pas Michael Bay ou Stephen Sommers, et qui visiblement a eu du mal à gérer le tout numérique, et une bande son sans grande envergure, fort loin de ce que l’on pouvait attendre côté musique urbaine.
En fait cette version des Tortues Ninjas me laissait espérer un film plus moderne que le précédent, plus dans le coup, et, tout en restant un divertissement sans prétention, j’espérai qu’il pourrait donner au matériau d’origine un bel impact. Et bien force est de constater que c’est un blockbuster raté et bien raté, qui sans mériter la note la plus basse, mérite une note sévère. 1.