Nos quatre tortues préférées sont de retour, en 3D, et plutôt en forme. Revisité sous l’égide du producteur Michael Bay, la saga lancée sous forme de comics en 1984 par Kevin Eastman et Peter Laird est remixée en blockbuster survitaminé où s’enchainent des scènes d’actions complètement folles, dont une interminable poursuite en montagne entre un semi-remorque et une flopée de Hummer. D’ailleurs à l’inverse des images des bandes-annonces, les effets visuels du film et notamment les tortues sont très réussis permettant, contrairement aux effets animatroniques des films précédents, de proposer des scènes de combats et séquences beaucoup plus fluides et complexes.
Fan de la série animée et aussi des premiers longs-métrages durant mes jeunes années c’est un véritable plaisir de retrouver enfin ces quatre tortues, qui si elles voient dans cette nouvelle itération leur mythologie remaniée par les scénaristes, restent plutôt fidèles dans leur personnalités aux personnages d’origine. Leonardo le chef de groupe, Donatello l’intello, Michelangelo le facétieux et Raphael le solitaire. On est loin des premiers scénarios envisagés où les tortues n’étaient plus mutantes, mais extra-terrestres, ouf !
Même si Ninja Turtles mise beaucoup sur ses scènes d’action et délaisse le développement des personnages le film est dans son ensemble plutôt soigné, notamment à travers ses superbes génériques d’ouverture et de clôture. Mélange de 3D, de dessins et d’hommage à Fruit Ninja. Toutes les séquences d’action sont la pour en mettre plein la vue et le pari est franchement réussi.
Divertissant certes, mais clairement ciblé ado, Ninja Turtles pèche par son scénario faiblard et sous développé. Tout est fait de raccourcis pour laisser un maximum de place à l’action, il y a peu voire pas de développement de personnages et l’intrigue ne contient finalement presque aucune surprise. Condensé en 1h41 le film peut néanmoins compter sur son rythme sans temps mort.
Autre déception la sous-utilisation du personnage de Shredder (Tohoru Masamune), ici réduit simplement au rôle banal de « boss » de fin, plutôt ridicule dans son armure en forme de couteau suisse géant. Présenté comme un spécialiste quasiment imbattable en arts martiaux, on a du mal à comprendre l’intérêt de son armure « améliorée », alors que les combats avec les tortues font partie des séquences les moins réussies du film.
N’ayant aucune incidence sur la qualité du film, je souligne quand même au passage le génie du distributeur français, Paramount Pictures France, dont l’ingéniosité a conduit a titrer ce Ninja Turtles, au lieu de Les tortues Ninja, tout simplement brillant !
Au final, si Ninja Turtles ne brille pas pour son originalité ou sa profondeur, il reste un film rythmé, agréable et franchement divertissant. Pas si mal !