Avis sur The Mack

Commencer par une fusillade fait débuter le film de façon forte. Pendant sa première demie heure le réalisateur arrive à nous embarquer dans cette histoire de mec a qui on ne laisse pas vraiment d'autres choix que de faire de petits coups pour survivre. Le noir dans une Amérique blanche est fortement écrasé. Comme le dit mon titre il est né pour perdre et il va vivre pour gagner,enfin pour gagner de l'argent par n'importe quel moyen,même en exploitant la femme noire. Mais une fois le personnage devenu The mack le rythme ralenti considérablement,le ton n'est pas mauvais en soit,mais il est étrange, il est presque naturaliste. On nous montre des choses du quotidien des macs,et de la police qui profite eux aussi de ce petit système tout en oppressant les noirs jour après jour.

La réalisation n'est pas dégueulasse les contre plongés font inévitablement pensé à celles qu'utilise Tarantino,ce n'est pas pour rien si ce film est l'une des références du réalisateur,enfin elle figure parmi les 10000 autres références citées par le réal,par contre l'image dans les passages nocturnes est vraiment trop sombre(j'aurais bien dit noir mais ça risque d’être mal interprété),bon c'est certainement du au matériel de l'époque ainsi qu'au budget alloué au film. Et les coupes des scènes sont assez abruptes aussi,on passe d'un truc à l'autre sans minutie de montage.

La B.O du film est composée par Willie Hutch (ouais non pas starsky hein je te vois venir) c'est une excellente B.O dommage qu'elle ne soit pas toujours exploitée correctement,on n'entend par fois en fond certains titres,mais ils sont mal mis en valeur je trouve. Enfin ils auraient franchement put être plus efficacement utilisé,en étant bien placé sur les images. En écoutant la B.O seule j'ai trouvé les titres plus efficaces que dans le film.

Si the mack fait un portait de l’Amérique de 73 et surtout d'une communauté,ce n'est malheureusement pas toujours fait avec habilité,c'est regrettable car beaucoup de choses sont efficaces ici,notamment certains passages de violences policière ainsi que de violence entre macs.

En ses temps troubles et alors que le débat sur la pénalisation des clients de prostitués fait rage, il me semblait naturel de m'atteler au visionnage de "The Mack", fleuron de la blaxploitation dont le nom plus qu’explicite ferait rugir de rage une de ses splendides ukrainiennes exhibitionnistes. Je m'attendais à rire de bon cœur face à la misogynie vintage inhérente au cinéma d'exploitation, mais je dois dire qu'à ce niveau j'ai été plutôt déçu.

Alors que des films comme "Dolemite" ou "Willie Dynamite" ne se prenne pas une seconde au sérieux et joue avec ironie sur les code de la blaxploitation, "The Mack" prend une optique beaucoup plus sombre et premier degré. On y suit l’ascension et les déboires d'un mac dont le bling-bling ferait passer snoop dogg pour un rmistes qui s'habille chez emaus. Le scénario n'a franchement rien d’exceptionnel, tout comme la réalisation sans doute freiné par un budget restreint. Du coup, ce film n'est ni drôle, ni passionnant et je dois dire que l'on s'ennuie un peu. Reste cependant l'ambiance 70ies assez jouissive. Ne serait-ce que pour le looks et la BO funky, "The Mack" peut valoir le coup.