Inferno est un film relativement peu connu avec Van Damme, pourtant il est tout de même réalisé par Avildsen, réalisateur oscarisé pour Rocky, et auteur de quelques succès populaires comme Karate Kids.
Bon il faut reconnaitre que le film est loin d’être parfait. Coté acteurs Van Damme assure une prestation assez juste. Son jeu est tout à fait convenable, surtout par rapport à ce qu’il a pu nous faire parfois, et, même si ses talents ne sont ici pas beaucoup mis à contribution, il s’avère toujours athlétique et efficace. A ses cotés il y a quelques seconds rôles bien rodés. Pat Morita, Danny Trejo, Larry Drake… Beaucoup d’acteurs charismatiques, qui ne sont pas nécessairement des sommités en terme de composition, mais parviennent toujours plus ou moins à imposer une présence à l’écran. Le film peut-être intéressant pour ceux qui veulent voir Trejo dans un rôle un peu différent de ce qu’il fait d’habitude.
Le scénario est sans grande surprise. Un type laissé pour mort va se venger. C’est commun. Vous tartinez cela d’une sauce mystique (avec des indiens) et vous obtenez Inferno. Bon, c’est vrai que c’est moyen, maintenant il faut reconnaitre aussi que l’introduction du mystique en question apporte un coté assez agréable, vaguement onirique au film. Par ailleurs l’ensemble a une certaine profondeur, il ne se contente pas de bourriner à tout va, d’ailleurs l’action n’est pas outrageusement présente dans ce métrage. Elle est toutefois suffisamment là pour assurer un divertissement sans gros temps morts. Néanmoins il vaut mieux ne pas s’attendre à du dézinguage puissance 10, au risque d’être déçu.
Visuellement le résultat est sympathique, mais il est vrai que par rapport au budget du film (plus de 20 millions), un effort supplémentaire aurait pu être demandé. La mise en scène est honorable, et Avildsen, comme souvent, s’en tire le mieux dans les scènes d’action. Elles sont claires, les ralentis utilisés à bon escient. Maintenant il se fait aussi plaisir en utilisant les décors. Ceux-ci sont vraiment fameux, avec de grands espaces magnifiques, qui donnent un profond sentiment de dépaysement, d’atemporalité. Ils vivent par ailleurs, avec une parfaite utilisation du vent par exemple, qui donne vraiment un coté organique, dynamique à cette nature. La photographie est un peu moyenne, c’est dommage. Je regrette surtout l’imperfection des scènes nocturnes, pas du tout à la hauteur. Pour le reste, Inferno est un film assez violent, qui reste sur des chemins balisés néanmoins. C’est du Van Damme en somme. L’ambiance musicale est très convenable, mais dommage que le thème final n’ait pas été plus utilisé dans le cœur du film, car il est clairement le meilleur élément de la bande son.
En conclusion, Inferno est un film sympathique. Il est peut-être un peu mal aimé car pas assez riche en action, et plus proche de la série B que du vrai film d’action. Il est toutefois divertissant, et plus méditatif, plus lyrique que le reste de la filmographie de Van Damme. Il y a presque un coté « chuck norrisien » ou « Seagalien », lorsque ceux-ci (ce n’est pas récurent) essayent de mêler à leurs acrobaties la philosophie indienne.