Anthropophagous 2, parfois appelé de manière très basique Horrible, est un film vraiment bien moyen, qui ne présente en finalité pas grand intérêt.
Coté acteur, je retiens la prestation très honorable de Georges Eastman dans le rôle du fou de service. Il joue avec conviction, et essaye de retrouver la verve du premier tueur dans Anthropophagous 2, en livrant une interprétation décérébré, à la limite de l’outrance cabotine. Néanmoins c’est convaincant. Pour le reste du casting je ne note pas des folies, mais globalement, même s’il y a une certaine fadeur générale, il n’y a pas de gros ratés. En tout cas on pouvait s’attendre à bien pire.
Le scénario est malheureusement beaucoup trop juste. Il part sur des bases pseudo-fantastiques (le tueur qui se soigne d’une éventration avec boyaux dans les mains !), et découle ensuite sur une sorte de pseudo-slasher dans une maison qui va occuper en fait la quasi-moitié du film. Non seulement l’ensemble est très simpliste, mais en plus il est plein de longueurs, et peine terriblement à donner de la nervosité à son propos. Malgré les élans horrifiques parfois, le tout est d’une mollesse assez difficilement supportable. Par ailleurs il y a quand même un gros manque de tension dans ce film.
Sur la forme ce n’est pas mieux, et s’il y a un film qui a pris du plomb dans l’aile avec les années, c’est bien celui-là. La mise en scène, pourtant signé du réalisateur de Blue Holocaust (et c’est vrai de beaucoup de séries Z anonyme) n’a aucun punch. En dehors de quelques passages où il parvient à tenir le niveau face à un Fulci par exemple (à l’occasion de quelques scènes de meurtres), malheureusement dans l’ensemble c’est du Made in Derrick ! D’ailleurs esthétiquement on n’est pas loin d’un épisode de l’inspecteur Munichois, avec une photographie aux couleurs baveuses particulièrement peu attrayante, et des décors limités à quelques lieux et à quelques pièces. Visuellement c’est un désastre. Par ailleurs, si les scènes horrifiques sont bien filmées, et certaines audacieuses, elles sont beaucoup trop peu nombreuses, et beaucoup trop courtes pour rattraper le reste. La bande son est elle aussi assez minimaliste, bien loin de la réussite de Blue Holocaust.
En clair, voilà un film d’horreur italien sans grande consistance, et sans grand intérêt. D’Amato a fait nettement mieux que ce produit formellement peu ragoutant, et souffrant d’une histoire peu intéressante et finissant même, sur la fin, par devenir répétitive. Reste les acteurs, pas trop mal, quelques scènes d’horreur, mais c’est une maigre récolte.